Covid-19: Il ne faut pas célébrer les morts et pleurer les vivants !

Covid-19: Il ne faut pas célébrer les morts et pleurer les vivants !

L’humanité est confrontée depuis décembre 2019 à la maladie à coronavirus. Des millions de personnes infectées, le monde entier affecté et des milliers de morts. Pour une fois, le monde s’est arrêté. La vie au chrono a cédé le pas à la vie tout court.
Les interminables rendez-vous au boulot, les voyages d’affaires, tout est au point mort. Les avions cloués au sol, les trains sur le quai, la nature a repris ses droits. Il suffit de voir la baisse drastique de la pollution dans les grandes métropoles du nord pour s’en convaincre.

L’ouvrier, le cultivateur, le dirigeant, le politicien, le manipulateur, le scientifique…sont tous redevenus simplement «humains».

Par-dessus tout, le coronavirus, a également révélé le caractère versatile de l’Homme. C’est-à-dire, nous sommes capables d’être bons et mauvais. Avec la pandémie donc, l’Homme a développé son bon côté : la solidarité. Elle s’est exprimée à tous les maillons de la chaine sociale. D’un trait, l’Etat est devenu généreux. Gratuité du courant, l’eau, l’électricité, le transport, assistance aux entreprises, distribution de vivres pour les démunies…Les riches ont partagé avec les pauvres.

La maladie a aussi réveillé le talent qui sommeillait en nous. Tenez, la technologie s’est véritablement mise au service des humains à travers le développement de la télémédecine ou toute autre application liée à la santé. Des jeunes informaticiens Guinéens par exemple, ont inventé des outils de pointe pour se prémunir de la maladie.

Malgré l’évolution scientifique, la COVID-19 a rappelé à l’humanité, sa vulnérabilité. Sinon, comment expliquer que des pays comme la France, l’Italie, l’Espagne et même les Etats-Unis, ont peiné à hospitaliser tous les malades qui affluaient au pic de la pandémie, dans les hôpitaux !

Que dire du moyen de traitement ! Pour une fois, les pays grands et petits jouent sur le « même ring ». La bataille pour le vaccin anti COVID est sans pitié. Pendant que le Pr. Raoult ventait la chloroquine comme la solution idoine, Madagascar a brandi la solution magique du COVID Organic. Si l’efficacité du produit 100% africain reste encore à prouver, la publicité qui en a découlé a fouetté l’orgueil des « blancs » qui, embarrassés, sont passés par l’OMS pour mettre en doute l’invention africaine. Pendant ce temps, des centaines d’échantillons issus des grands laboratoires occidentaux sont en cours d’essai. C’est une affaire d’argent, d’intérêt. Bravo aux Malgaches qui ont eu le courage de s’y aventurer.

Il y a une vie après la maladie !

En Guinée, la COVID 19 a commencé avec les grands : Ministres, Directeurs, des patrons, … Curieusement beaucoup d’entre eux ont eu le courage de révéler leur statut. Alors que généralement, la question de santé des personnalités publiques est un tabou. Cela a permis de dédramatiser la maladie. « Ce n’est pas une maladie de la honte » nous dit-on. Même si elle nous a arraché des célébrités comme Manou Dibangou, Pap DIOUF, l’ancien Président du Réal de Madrid et tant d’autres. Eux, ils ont été célébrés. Il y a de quoi, puisqu’ils ont marqué l’humanité.

Ironie du sort, chez nous, les personnes qui guérissent de la maladie sont stigmatisées dans les quartiers. Quel paradoxe ! Nous sommes tous conscients que, pour le moment, il n’y a aucun vaccin efficace contre la maladie. Aussi, en Europe disons, dans les pays riches où les infrastructures sont développées, les morts se comptent par milliers.

Quelqu’un qui parvient à se «soustraire» d’un tel bourbier, mérite plutôt d’être célébré et non d’être exclu.

Aujourd’hui, les Etats se battent pour en finir avec la pandémie en vue de « libérer » le monde. En Guinée, le top chrono vaincre la maladie en 60 jours, a été lancé. Or, la stigmatisation peut constituer un frein. Car, elle développe la réticence. Il revient aux autorités sanitaires d’accentuer la sensibilisation à la lutte contre cette stigmatisation.

De grâce, les guéris du coronavirus ont droit à notre affection. Aimons-les comme avant.

Boubacar Koyla DIALLO journaliste à la Radio Parlementaire

Tél : 656 25 37 63