Les experts en droits humains alertent sur la disparition des activistes guinéens

Les experts en droits humains alertent sur la disparition des activistes guinéens

Les experts des Nations Unies et de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP) ont exprimé de vives inquiétudes concernant la disparition des activistes guinéens Oumar Sylla et Mamadou Billo Bah. Depuis leur arrestation en juillet, il existe des craintes qu'ils soient victimes de torture, de mauvais traitements, voire d'une exécution extrajudiciaire.

L'ONU et la CADHP ont souligné que l'inaction des autorités guinéennes face à la disparition des activistes constitue une violation du droit international. Les disparitions forcées sont interdites par la Convention internationale pour la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées, qui impose aux États signataires l’obligation d'enquêter et de punir les responsables.

Sylla et Bah, membres du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), ont été arrêtés à Conakry le 9 juillet, en compagnie de l’activiste Mohamed Cissé, qui a été libéré peu de temps après. L’arrestation aurait impliqué des soldats armés, sans qu'aucun mandat légal ne soit délivré, suscitant des soupçons d’enlèvement. Le FNDC accuse les autorités d’avoir contourné les procédures légales.

Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme a demandé la libération immédiate de Sylla et Bah, ou qu'ils soient formellement inculpés conformément aux procédures judiciaires, tout en garantissant leur droit à une défense légale appropriée. Le commissaire a souligné l'importance de protéger la liberté d'expression, de parole et de réunion en Guinée.

Des organisations de défense des droits humains, dont Amnesty International, ont exigé une enquête indépendante sur la disparition des activistes, affirmant qu'ils auraient été soumis à des actes de torture. Ces organisations ont également rappelé à la Guinée ses obligations en vertu des lois internationales relatives aux droits humains et ont exhorté le pays à rejoindre la Convention internationale pour la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées.