Laye Souleymane Diallo : « Si j’étais président, je n’aurais pas précipité l’élection présidentielle »

Laye Souleymane Diallo : « Si j’étais président, je n’aurais pas précipité l’élection présidentielle »

Dans une interview exclusive, Laye Souleymane Diallo, président du Parti de la Liberté et du Progrès (PLP) et de la coalition Guinée Ensemble, exprime ses inquiétudes sur le processus électoral en cours en Guinée. Alors que le pays se prépare à organiser l’élection présidentielle avant la fin de l’année, il questionne la transparence et la crédibilité de cette élection et appelle à une rationalisation des partis politiques.

Selon lui, l’adoption rapide de la nouvelle Constitution et l’annonce quasi immédiate de l’élection présidentielle traduisent une précipitation préoccupante. « Certains étapes prévues, comme les élections locales et législatives avant la présidentielle, n’ont pas été respectées. Il y a une volonté claire de précipiter les choses », affirme-t-il.

Il déplore également que le code électoral ne soit pas encore publié officiellement, rendant difficile toute évaluation de la transparence du processus. « Deux mois avant l’élection, aucun acteur politique ne connaît le contenu exact du texte, pas même la DGE. »

Laye Souleymane Diallo estime que la date fixée au 28 décembre, en pleine période de fêtes, n’est pas opportune et donne l’impression d’une élection improvisée. Pourtant, le PLP et sa coalition se préparent à y participer pleinement avec leur candidat Aboubacar Aïssata Diallo.

Il insiste sur la nécessité d’un scrutin crédible. « Si le CNRD ne présente pas de candidat, les élections seront crédibles. Mais si le pouvoir en place se présente, cela faussera l’épreuve. » Concernant une possible candidature du général Mamadi Doumbouya, il affirme que sa coalition ne se retirera pas et continuera de soutenir son candidat.

Pour garantir une élection véritablement transparente, Laye Souleymane Diallo propose de rationaliser le paysage politique. « Il faudrait regrouper les 180 partis en deux ou trois grands blocs pour plus de cohérence. L’élection aurait dû être reportée, par exemple à juin 2026, pour mieux préparer le terrain politique. Cinquante partis et candidats indépendants, c’est exorbitant. »

Il rappelle que son engagement n’est pas motivé par des intérêts personnels ou des alliances opportunistes. « Je veux servir mon pays dans un régime démocratique où la liberté d’expression et de presse est garantie. Après le 28 décembre, si je suis appelé à servir dans un cadre constitutionnel, je le ferai volontiers. »

Enfin, il souligne que chacun est libre de ses choix politiques. « Ceux qui ont accepté de collaborer avec le CNRD, comme le Premier ministre Bah Oury, suivent leur propre vision. Je ne les blâme pas. »