Vingt ans de réclusion requis contre Adama Sylla, accusée d’avoir tué son nouveau-né

Le procès d’Adama Sylla, une mère accusée d’avoir mis fin à la vie de son nouveau-né, s’est poursuivi ce mardi 14 octobre 2025 devant le tribunal de première instance de Mafanco. Le ministère public a requis une peine de 20 ans de réclusion criminelle, assortie d’une période de sûreté de 15 ans.
Détenue depuis le 11 février, Adama Sylla, mère divorcée de cinq enfants, est poursuivie pour infanticide. Selon le réquisitoire, elle aurait mis un terme à la vie de son bébé quelques jours après sa naissance avant de jeter le corps dans une fosse septique.
L’enquête révèle que la jeune femme, renvoyée par son mari, était retournée vivre chez ses parents lorsqu’elle est tombée enceinte. L’homme qu’elle accuse d’être le père aurait refusé d’assumer la paternité. Livrée à elle-même, elle aurait choisi de mener sa grossesse à terme. Après la naissance, et face au silence du père, elle aurait, sous le coup de la colère et du désespoir, commis l’irréparable.
À la barre, Adama Sylla a nié les faits. Elle a déclaré avoir donné naissance à un bébé mort-né de huit mois, affirmant qu’une voisine aurait pris le corps pour l’enterrer sans son accord.
Le procureur Kanfory Ibrahima Camara a, pour sa part, estimé que les preuves du dossier démontrent une intention volontaire de tuer.
> « Dame Sylla a agi par vengeance et par haine envers l’homme qui l’a mise enceinte. Les faits d’infanticide sont établis. Nous demandons qu’elle soit reconnue coupable et condamnée à 20 ans de réclusion criminelle, dont 15 ans de sûreté », a-t-il plaidé.
La défense a, de son côté, soutenu l’innocence de sa cliente, dénonçant l’absence de preuves scientifiques.
> « Aucun rapport médico-légal n’a été présenté. Un examen aurait pu déterminer la véritable cause du décès. Ma cliente a accouché d’un bébé sans vie, elle n’a pas commis d’infanticide », a argumenté l’avocat, reconnaissant toutefois un manquement dans les conditions d’inhumation du corps.