Référendum : le “Oui” monopolise l’espace public, le pluralisme étouffé

La campagne pour le référendum constitutionnel du 21 septembre s’est officiellement ouverte ce dimanche 31 août sur toute l’étendue du territoire national. En principe, ce moment devait être celui d’un véritable débat citoyen, permettant à chacun de se prononcer librement, pour ou contre le projet de nouvelle Constitution.
Mais dès les premières heures, le ton est donné : le discours dominant est celui du “Oui”. L’espace public est saturé d’appels en faveur du projet, reléguant les voix discordantes à la marge.
Avant même l’ouverture officielle, plusieurs acteurs s’étaient déjà lancés dans une campagne déguisée, souvent en violation des règles établies. Depuis, de nombreux mouvements de soutien, parfois improvisés et sans réelle maîtrise du contenu du texte, occupent le terrain. Ils disposent pour la plupart de moyens logistiques et financiers importants, mobilisés pour garantir l’adhésion au projet.
Plus inquiétant encore, certains de ces soutiens semblent défendre la nouvelle Constitution sans même en connaître les dispositions. Leur engagement paraît davantage motivé par des intérêts personnels ou opportunistes que par une conviction éclairée.
Ainsi, au lieu d’un débat démocratique et contradictoire, la campagne prend des allures de démonstration de force. Dans un contexte où les médias indépendants sont affaiblis et où l’espace politique reste restreint, exprimer une position contraire au “Oui” devient difficile, voire risqué.
Ce qui devait être un moment d’engagement civique se transforme peu à peu en une campagne déséquilibrée. Or, un référendum ne tire sa légitimité démocratique ni de la mobilisation des foules, ni de l’unanimité apparente, mais de la qualité du débat qui précède le vote.