Le port de Conakry recule dans le classement mondial, Dakar prend la tête en Afrique de l’Ouest

Le Port autonome de Conakry, longtemps considéré comme une porte stratégique vers l’Afrique de l’Ouest, a perdu du terrain dans le dernier classement mondial des performances portuaires publié pour la période 2020-2024. Selon ce rapport, le port de Dakar occupe désormais la première place en Afrique de l’Ouest, devant Conakry.
Ce classement évalue notamment l’efficacité opérationnelle des ports à travers le temps total passé par les navires à quai, un indicateur clé pour mesurer la rapidité et la fiabilité des opérations portuaires.
Les résultats reposent sur l’analyse de plus de 175 000 escales et 247 millions de mouvements de conteneurs dans plus de 400 ports à travers le monde. Ils mettent en lumière l’impact des crises récentes — comme la pandémie de COVID-19, les perturbations du canal de Panama et les tensions en mer Rouge — sur le commerce maritime mondial.
En Afrique subsaharienne, Dakar se distingue désormais comme le port le plus performant, suivi de Coega/Ngqura et du Cap en Afrique du Sud, de Cotonou au Bénin et de Lagos au Nigeria. Le port de Djibouti reste également bien classé, confirmant son rôle de carrefour logistique régional.
Le port de Conakry, quant à lui, est passé de la 197ᵉ place mondiale en 2023 à la 235ᵉ en 2024. Il conserve malgré tout son rang parmi les meilleurs ports d’Afrique de l’Ouest, mais cette baisse souligne les difficultés persistantes en matière de modernisation, de gestion et d’investissement.
Les performances de Dakar, Tanger Med (Maroc) et Port-Saïd (Égypte) sont attribuées à des investissements ciblés, une coopération étroite avec des partenaires internationaux et une numérisation avancée des procédures douanières et logistiques — des domaines où Conakry accuse encore un retard.
Au niveau mondial, les ports les plus performants en 2024 sont :
1. Yangshan (Chine)
2. Fuzhou (Chine)
3. Port-Saïd (Égypte)
4. Dalian (Chine)
5. Tanger Med (Maroc)
Cette tendance confirme la montée en puissance de l’Afrique du Nord dans le commerce maritime international, tandis que l’Afrique subsaharienne affiche encore des résultats contrastés.
Pour la Guinée, cette perte de compétitivité face à Dakar constitue un signal d’alerte. Si le pays souhaite réellement devenir un pôle d’exportation minier et commercial, il devra renforcer la gouvernance portuaire, investir dans la modernisation des infrastructures et accélérer la digitalisation des procédures.