Guinée : La Banque Mondiale alerte sur la faible intégration du secteur minier dans l'économie locale

La Banque Mondiale a publié son rapport annuel sur l'économie guinéenne pour 2024, intitulé "Gestion des ressources naturelles pour le développement". Le rapport révèle une croissance du PIB de 7,1 % en 2023, largement soutenue par la forte performance des secteurs minier et agricole.
Cette croissance est principalement due à l'augmentation de la production de bauxite et d'or, avec une hausse de 22 % de la production de bauxite et de 10 % des exportations d'or. Les investissements accrus dans ces secteurs ont également stimulé la demande intérieure. Par ailleurs, l'inflation a baissé de 11,6 % à la fin de 2022 à 9,3 % fin 2023, grâce à des politiques économiques prudentes et à la stabilisation des coûts de transport.
Malgré ces progrès, la Banque Mondiale signale une faible intégration du secteur minier dans l'économie locale, limitant ainsi la création d'emplois et la réduction de la pauvreté. Le rapport souligne également le rôle crucial de l'agriculture, qui représente 27,8 % du PIB et emploie plus de la moitié de la population. Une transformation vers une agriculture plus productive est jugée essentielle pour renforcer la résilience et la compétitivité du secteur.
Bien que la gestion budgétaire ait permis de maintenir des déficits limités, le rapport met en avant la nécessité d'améliorer la collecte des recettes fiscales, notamment dans le secteur minier. En outre, la Guinée doit faire face à des défis liés au changement climatique, avec des risques accrus pour la sécurité alimentaire et la stabilité économique.
Les perspectives de croissance sont modérément optimistes pour 2024, avec une estimation de 4,9 %, malgré les impacts d'une récente explosion dans un dépôt de carburant. Pour 2025-2026, une croissance moyenne de 6,3 % est anticipée, soutenue par des investissements étrangers dans le secteur minier, notamment le projet de Simandou. Cependant, la Banque Mondiale avertit que des incertitudes demeurent, en raison de possibles perturbations économiques mondiales et de réformes retardées par des transitions politiques.