Djanii Alfa s’oppose à l’hommage de Viviane Chidid à Mamadi Doumbouya et interpelle les Sénégalais

La publication récente d’un extrait vidéo par la chanteuse sénégalaise Viviane Chidid a déclenché une vive polémique. Dans ce teaser, elle rend hommage au président de la transition guinéenne, Mamadi Doumbouya, en le saluant comme « l’homme de la refondation », une initiative qui n’a pas été du goût de tout le monde.
Le rappeur guinéen Djanii Alfa, connu pour ses prises de position tranchées, a réagi fermement dans une vidéo publiée sur ses réseaux sociaux. Il exprime son incompréhension face à cette démarche de l’artiste sénégalaise, qu’il disait pourtant admirer. Selon lui, cet hommage constitue une forme d’ingérence dans les affaires politiques guinéennes, un sujet particulièrement sensible en cette période de transition.
Dans son message, Djanii Alfa interpelle directement l’opinion sénégalaise : « Que penseraient les Sénégalais si des artistes guinéens faisaient l’éloge d’un quatrième mandat pour Macky Sall, ou s’exprimaient publiquement sur l’exclusion de figures politiques comme Sonko ou Diomaye Faye ? » Il poursuit en mettant en garde contre les conséquences de telles intrusions sur la stabilité politique et la souveraineté des peuples.
Le rappeur ne s’est pas arrêté là. Il a également critiqué le pasteur ivoirien Camille Makosso, qui, selon lui, commente de plus en plus ouvertement la politique guinéenne. Pour Djanii Alfa, ces interventions extérieures — qu’il juge mal informées ou orientées — risquent de brouiller les débats internes et d’influencer de manière indue les décisions du peuple guinéen. Il rappelle que, selon la charte de la transition, le président actuel ne peut pas se présenter à la prochaine élection présidentielle.
En conclusion, Djanii Alfa appelle les citoyens du Sénégal et de la Côte d’Ivoire à prendre leurs responsabilités : « Aidez vos artistes et influenceurs à comprendre que la Guinée est à un moment critique de son histoire. Elle a besoin de sérénité, de discernement et surtout de liberté pour décider seule de son avenir. »
À noter toutefois que cette critique intervient dans un contexte où, en Guinée même, certains artistes — à l’image d’Elie Kamano — n’ont pas hésité à rendre hommage à des dirigeants de transition d’autres pays, comme le capitaine Ibrahim Traoré du Burkina Faso. Un rappel qui illustre la complexité du débat sur les liens entre art, politique etfrontières.