Conakry : la trêve estivale du football européen met à mal les vidéoclubs

Avec l’arrêt des championnats européens durant l’été, de nombreux vidéoclubs en Guinée voient leur activité sérieusement ralentir. À Lambanyi, dans la commune de Ratoma, Elhadj Boubacar Bah, gérant d’une salle de projection capable d’accueillir plus de 2 000 personnes, vit une période particulièrement difficile.
Actif dans ce secteur depuis 2020, il explique que les revenus dépendent étroitement du calendrier des matchs. « Les jours de clasicos, on travaille bien. Les matchs ont lieu en soirée, vers 19h, quand les gens sont déjà rentrés du travail. Mais les matchs de championnat qui se jouent en journée attirent beaucoup moins de monde », raconte-t-il.
Depuis la fin de la saison européenne, la situation est devenue critique. « Pendant les vacances, on ne gagne presque rien. On vit sur nos économies, et c’est avec ça qu’on paie le loyer et qu’on subvient à nos besoins. En ce moment, on ne voit pratiquement pas d’argent rentrer », confie-t-il avec inquiétude.
À ces difficultés financières s’ajoutent les débordements de certains clients. « Quand leur équipe marque, certains se lèvent et tapent sur les tôles ou cassent des installations. On a souvent du mal à les maîtriser, mais on reste patients car c’est nous qui les recevons », dit-il.
L’un des autres défis majeurs est lié aux fréquentes coupures de courant. « Il arrive que l’électricité parte en plein match. Quand ça arrive, certains clients s’emportent. Parfois, même le groupe électrogène ne démarre pas. Dans ce cas, on est obligés de rembourser les entrées », ajoute-t-il, résigné.
Malgré tout, les vidéoclubs conservent leur rôle de lieux de rencontre sociale, où la passion du football se partage dans une ambiance conviviale. Mais pour les gérants comme Elhadj Bah, cette passion devient de plus en plus difficile à entretenir, surtout en période de trêve, sans soutien ni solutions alternatives.