3 juillet 2005 : Alpha Condé rentre en Guinée après des années d'exil

3 juillet 2005 : Alpha Condé rentre en Guinée après des années d'exil

Le 3 juillet 2005 marque un moment important dans l'histoire politique de la Guinée : le retour d’Alpha Condé sur sa terre natale après plus de deux années passées en exil.

Condamné en septembre 2000 à cinq ans de prison pour atteinte à la sûreté de l’État, l’opposant avait été arrêté en décembre 1998 dans la région forestière. Accusé de tenter de déstabiliser le régime en place, notamment par le recrutement de mercenaires en Sierra Leone et au Liberia, il sera maintenu en détention malgré les multiples protestations internationales.

Sa libération intervient le 16 mai 2001, suite à une grâce présidentielle accordée après des appels insistants venus de nombreux chefs d’État et organisations de défense des droits humains. Cependant, même après sa sortie, Alpha Condé choisit de quitter la Guinée, affirmant vivre en exil en France.

En décembre 2003, une élection présidentielle est organisée en Guinée. L’opposition la boycotte, dénonçant les conditions dans lesquelles elle se prépare. Alpha Condé, bien qu’amnistié avec d’autres prisonniers politiques en novembre 2003 par un vote de l’Assemblée nationale, décide lui aussi de ne pas participer à ce scrutin.

C’est dans ce contexte qu’il rentre à Conakry le 3 juillet 2005, déterminé à restructurer son parti, le RPG, en vue des élections communales prévues à la fin de l’année. À son arrivée, il est accueilli chaleureusement par ses partisans. Dans une déclaration marquante, il lance :

> « D’aucuns ont dit que l’opposition était anéantie, d’autres que nous étions à bout de souffle. Aujourd’hui, pourtant, nous avons montré au monde entier que l’opposition était bel et bien vivante et active. Ensemble, nous pouvons sauver ce pays. Il y a eu trop de souffrances. »