Me Mohamed Traoré répond à Ousmane Gaoual : « Ce n’est pas un crime d’avoir une conscience »

Alité après une violente agression, Me Mohamed Traoré n’est pas resté silencieux face aux propos récents du ministre porte-parole du gouvernement, Ousmane Gaoual Diallo. Ce dernier, s’exprimant sur l’attaque dont a été victime l’ancien bâtonnier, a affirmé que l’agression n’était pas liée à sa profession d’avocat, le décrivant plutôt comme un homme politique, ex-membre du Conseil national de la transition (CNT) et activiste.
Une lecture que Me Traoré rejette avec fermeté. Depuis son lit d’hôpital, il a tenu à rappeler qu’il n’a jamais été un homme politique. Selon lui, son passage au CNT et ses prises de parole sur les affaires publiques ne font pas de lui un acteur politique, mais un citoyen engagé qui s’exprime en tant que juriste.
« J’ai toujours parlé de politique à travers le prisme du droit », souligne-t-il, tout en rappelant que le ministre lui-même l’a déjà qualifié, dans le passé, de « bonne conscience de la République » — une voix indépendante, sans étiquette, qui ne doit pas se taire face à l’injustice. À l’époque, Ousmane Gaoual lui aurait même demandé de ne pas détourner le regard lorsque des abus étaient commis.
Aujourd’hui, Me Traoré estime payer le prix de cette constance. Il affirme que ses prises de position, toujours exprimées avec rigueur et sens du devoir, sont à l’origine de l’agression dont il a été victime. Pour lui, ce n’est pas sa participation à des instances politiques qui a motivé l’attaque, mais bien ses paroles assumées contre les dérives du pouvoir.
Dans sa réponse, l’avocat rappelle qu’un homme de loi n’est pas seulement un professionnel du barreau, mais aussi un citoyen responsable. Défendre l’État de droit, alerter sur les dérives, dénoncer les violences : telles sont, selon lui, les raisons pour lesquelles il a été visé.
Malgré les blessures, Me Traoré reste fidèle à ses convictions. Et à ceux qui tentent de minimiser la portée de ses engagements, il répond simplement : « Ce n’est pas un crime d’avoir une conscience. »