Nguyen Phu Trong, leader vietnamien, décède à 80 ans
Nguyen Phu Trong, le dirigeant de longue date du Vietnam, est décédé à l'âge de 80 ans après une période de maladie, marquant la fin d'une ère politique importante. La nouvelle survient quelques jours seulement après que le gouvernement a annoncé qu'il se retirerait de ses fonctions pour se concentrer sur sa santé, le président To Lam assumant ses responsabilités.
M. Trong a été secrétaire général du Parti communiste vietnamien depuis 2011 et également président pendant un certain temps, jouant un rôle crucial dans la croissance économique du pays et les efforts de lutte contre la corruption. Son décès intervient à une période tumultueuse pour la direction communiste vietnamienne, plusieurs hauts dirigeants ayant récemment démissionné suite à des accusations de méfaits.
Dans une déclaration vendredi, le gouvernement a confirmé que sa mort était due à la vieillesse et à une maladie grave. Cette annonce a suivi une déclaration inattendue du gouvernement indiquant que M. Trong nécessitait un traitement médical intensif. Le gouvernement lui a également décerné l'Étoile d'Or, la plus haute distinction du Vietnam, pour ses contributions.
M. Trong a été vu pour la dernière fois en public fin juin lors d'une visite du président russe Vladimir Poutine, mais il avait été absent de plusieurs événements ultérieurs. Sa santé a été l'objet de spéculations pendant des années, notamment après un AVC rapporté en 2019. L'État a généralement gardé les informations sur la santé des hauts responsables secrètes, les classant comme une affaire d'État en 2018.
Le mandat de M. Trong a vu le PIB par habitant du Vietnam plus que doubler, et le pays a conclu de nombreux accords de libre-échange. Il était reconnu pour sa volonté de s'engager internationalement, établissant des relations avec des dirigeants tels que Donald Trump, Vladimir Poutine et Xi Jinping.
Malgré ses efforts pour moderniser l'économie vietnamienne, M. Trong est resté attaché aux idéaux socialistes et a lancé une campagne anti-corruption majeure, qui a conduit à des actions disciplinaires contre environ 200 000 fonctionnaires. Cependant, cette campagne n'a pas éradiqué la corruption, et les scandales récents ont mis en évidence des problèmes persistants.
Sa mort soulève des questions sur la succession au sein du Parti communiste, seuls deux candidats probables, le président To Lam et le Premier ministre Pham Minh Chinh, étant prêts à assumer son rôle. La campagne anti-corruption et les luttes internes ont laissé le parti avec un nombre limité de successeurs potentiels, contribuant à un sentiment d'incertitude quant à l'avenir.
Les observateurs notent que le règne de M. Trong a également vu un resserrement du contrôle sur les droits de l'homme et la liberté d'expression, avec de nombreux dissidents et militants emprisonnés ou déportés. Sa disparition laisse le Vietnam dans un état d'anxiété quant à l'avenir, alors que le pays navigue dans l'héritage de son leadership et les défis à venir.
ALIM DIAOUNE pour journal de guinee