Dialogue politique : Des acteurs politiques dénoncent l’attitude d’Ousmane Gaoual Diallo
Le gouvernement guinéen tient mordicus à sa position de ne plus revenir sur sa décision relative à une éventuelle délocalisation du dialogue inter-guinéen. Dans une récente sortie médiatique, Ousmane Gaoual Diallo, le porte-parole, à fait savoir que cette option est d’ailleurs ‘’derrière nous’’, donc, plus le temps d’en discuter avec qui que ce soit.
Au sein de la classe politique guinéenne, cette réponse du porte-parole du gouvernement de la transition est perçue comme une sorte d’arrogance et d’inexpérience dans la manière de communiquer.
Toutefois, ‘’délocalisation’’ ou pas, les acteurs politiques estiment que le dialogue dont il s’agit n’a aucune importance puisqu’il se déroule sans la moindre intention qu’il soit inclusif, selon leurs termes.
« Ousmane Gaoual est dans son rôle de claironner toutes les positions prises par le CNRD, ça se comprend. Maintenant dire qu’à un moment donné la délocalisation du dialogue est derrière nous, c’est pour simplement conforter ceux qui ont pris part au dialogue pour ne pas qu’ils pensent qu’ils ont perdu leur temps. A l’heure où on parle, il n’y a pas mal de négociations en coulisse qui sont en train d’être menées. Parce que ce dialogue, s’il n’est pas inclusif, le résultat ne sera pas celui escompté. On peut forcer à avoir des résolutions… » a déclaré Dr Edouard Zotomou Kpoghomou, membre du bureau exécutif de l’ANAD.
Pour cet allié de Cellou Dalein, le CNRD et le gouvernement ne peuvent pas exclure plus de 90% de la représentation de la population électorale et penser qu’ils ont atteint quelque chose. « C’est quand-même utopique. Il faut qu’on soit dans le cadre du raisonnable. Et le raisonnable commence par l’inclusion de tous ceux qui ont un mot à dire dans ce processus. S’ils (CNRD et gouvernement, Ndlr), pensent qu’ils peuvent conduire une transition de façon unilatérale…, nous allons voir ça », a martelé Dr Edouard Zotomou Kpogomou, membre du bureau exécutif de l’ANAD.
Au niveau de l’Alliance nationale pour l’alternance et la démocratie, une stratégie est adoptée à propos : « Nous avons une certaine façon très tacite : décider de ne pas claironner nos positions. Parfois les actes parlent plus fort que les mots », a fait savoir monsieur Zotomou.
En Guinée, la classe politique constitue 95% de la population guinéenne, selon Fodé Baldé de l’UFR, parti membre du FDNC Politique : « Donc, dire qu’on va discuter sans ces 95% des Guinéens, c’est prendre une décision contre ces Guinéens. C’est nous qui avons demandé le cadre de dialogue conformément à la charte que le CNRD, lui-même a écrite : Mais si un ministre se permet de dire que cela est derrière nous, j’ai peur que demain (dans le futur), il ne puisse pas justifier cela par son inexpérience de la gestion de la chose publique», a réagi le chargé de la communication digital du parti de Sidya Touré.
Ibrahim Kalil DIALLO pour Journal Guinée
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