Réédition des comptes des ministres : l’activiste Farinta Camara exprime des réserves
Lors du conseil des ministres du 18 octobre 2024, le président de la transition, le général Mamadi Doumbouya, a exigé que les ministres et directeurs rendent compte de leur gestion devant le peuple guinéen, avec une diffusion à la télévision nationale. Cependant, Alseny Farinta Camara, président du Réseau national des acteurs du développement durable (RENADE), a émis des réserves sur cette approche, soulignant que des organes d’État spécialisés existent pour cette tâche.
Farinta Camara a exprimé ses doutes quant à la sincérité de cette initiative, craignant qu’elle ne soit qu’une opération de communication pour donner une apparence de transparence. “Cela semble devenir l’hymne de la junte. Je doute de la réelle volonté du président Doumbouya d’instaurer une gouvernance véritablement vertueuse et redevable”, a-t-il déclaré.
Il a ajouté que la diffusion à la télévision n’était pas une méthode fiable pour garantir une reddition des comptes efficace, rappelant que des organismes comme l’Inspection générale des finances et la Cour des comptes sont les véritables garants de la transparence. Selon lui, le meilleur moyen de rendre des comptes est de rendre accessibles les documents administratifs et financiers au public pour un contrôle citoyen réel.
Farinta a également dénoncé l'absence de rapports de l'Inspection générale et de la Cour des comptes pour les années 2023-2024, alors que l'année s'achève. Bien que le président Doumbouya ait déjà exigé des comptes, des cas de détournement et d'enrichissement illicite persistent. Selon Farinta, cette situation est due à un manque de volonté sérieuse de lutter contre la corruption. Il a rappelé que les ministres et directeurs qui n’ont pas déclaré leurs biens devant la Cour suprême sont passibles de poursuites pour enrichissement illicite.