Nzérékoré : un drame au stade qui exige une enquête indépendante
Deux semaines après la tragédie du 1er décembre 2024 au stade de Nzérékoré, ayant causé la mort de dizaines de personnes, les autorités guinéennes sont appelées à mener une enquête indépendante et impartiale pour éclaircir les causes de ce drame.
Selon des organisations de défense des droits humains, le bilan officiel de 56 morts, annoncé par le gouvernement, serait largement sous-estimé. Ces organisations avancent le chiffre de 135 décès et environ cinquante disparus. Des témoignages locaux rapportent que de nombreuses victimes n’auraient pas été prises en compte dans le décompte officiel.
La tragédie aurait débuté après une décision arbitrale contestée lors d’un match de football, entraînant des affrontements sur le terrain puis dans les tribunes. La police a utilisé des gaz lacrymogènes pour disperser la foule, ce qui a provoqué une panique générale. La foule, cherchant à fuir, s’est retrouvée bloquée à la porte principale, causant une bousculade mortelle.
Des vidéos et des témoignages indiquent que les forces de sécurité ont utilisé des gaz lacrymogènes de manière excessive, sans avertissement préalable, pour dégager les lieux. Une enquête annoncée devra déterminer si les forces de l’ordre ont pris toutes les mesures nécessaires pour minimiser les risques pour la foule, conformément aux normes internationales.
En parallèle, les autorités ont restreint l’accès à Internet à Nzérékoré pendant une semaine, limitant la diffusion d’informations et de vidéos sur l’incident. Cette coupure, non justifiée officiellement, suscite des inquiétudes sur la transparence de l’enquête et le respect des droits à la liberté d’expression et à l’information.
Ce drame met en lumière les défis persistants en matière de gestion des rassemblements publics et le besoin urgent d’assurer la justice pour les victimes. Les appels se multiplient pour que la lumière soit faite sur cet événement tragique.