Caritas PNG demande l’interdiction de l’exploitation minière en mer et des garanties renforcées dans la nouvelle loi sur les mines

Alors que la Papouasie-Nouvelle-Guinée s’apprête à remplacer sa loi minière de 1992, Caritas PNG exprime de vives inquiétudes concernant les conséquences environnementales et sociales du nouveau projet de loi. À l’issue d’une consultation publique clôturée le 4 avril, l’organisation sociale de l’Église catholique exhorte le gouvernement à supprimer les dispositions sur l’exploitation minière en mer et à renforcer les mesures de protection des communautés locales.
Le projet de loi minière de 2025 introduit plusieurs réformes progressistes, notamment un contrôle national accru sur les données minières et la priorité donnée aux citoyens papous dans l’exploitation de l’or alluvionnaire. Il impose également aux entreprises minières de transmettre en temps réel leurs données d’extraction à une base centrale. Malgré ces avancées, Caritas PNG estime que le texte reste insuffisant pour garantir la protection de l’environnement et des droits fonciers traditionnels.
L’une des mesures les plus controversées est la légalisation proposée de l’exploitation minière en mer, une pratique qui n’a encore été appliquée dans aucun pays. Introduite pour la première fois dans la législation, elle présente de graves risques pour la vie marine, les écosystèmes océaniques et les communautés côtières. Caritas PNG appelle à une interdiction permanente, soulignant les dangers pour la pêche, la faune marine et les populations menacées d’être déplacées sans alternatives viables.
L’organisation s’oppose également à des projets terrestres tels que la mine de Frieda, située à plus de 200 kilomètres de la côte. Ces exploitations risquent de causer des dégâts considérables aux systèmes fluviaux vitaux, comme celui de la rivière Sepik, affectant potentiellement des centaines de milliers de personnes.
Caritas PNG réclame aussi l’intégration obligatoire du principe du Consentement libre, préalable et éclairé (CLPE), qui exigerait des consultations sociales approfondies et une cartographie participative, encadrées par des organismes indépendants. Cela permettrait d’éviter que des communautés éloignées et peu éduquées soient manipulées ou divisées par des entreprises puissantes.
Enfin, l’organisation remet en question l’article du projet de loi qui déclare que tous les minéraux du sous-sol et du territoire maritime appartiennent exclusivement à l’État. Dans la culture mélanésienne, la terre est intimement liée à l’identité et à la survie des peuples. Caritas propose que la propriété des ressources soit partagée avec les communautés ancestrales, en privilégiant la concertation plutôt que la confrontation.
Bien que le secteur minier représente une part essentielle de l’économie papoue — environ 20 % du PIB et 86 % des exportations — Caritas PNG alerte : sans réforme, les coûts humains et environnementaux pourraient dépasser les bénéfices. Le véritable développement, insiste-t-elle, doit préserver non seulement la richesse du pays, mais aussi son peuple et sa nature.