Manifestations spontanées à Conakry : un jeune de 15 ans tué par balle à Bambeto
La journée d’hier, lundi 19 Février 2024, a été marquée par des scènes de manifestations spontanées dans certains quartiers de la haute banlieue de Conakry. Et, avec l’intervention musclée des forces de l’ordre sur les lieux, des heurts ont éclaté. Des heurts au cours desquels plusieurs jeunes ont été tués sur l’axe. C’est le cas d’Abdoulaye Djibril Diallo, élève de la 6ème année et tailleur, qui a été tué à Bambeto (dans la commune de Ratoma). Sa famille accuse des gendarmes et réclame justice.
Selon les informations confiées à nos confreres de Guineematin.com, Abdoulaye Djibril Diallo a atteint par les balles au niveau de la poitrine.
« C’est l’enfant de notre voisin, il a 15 ans. S’il quitte à l’école, il part au travail. Il fait la 6ème année. À sa sortie de l’école, il est parti à l’atelier, du coup son maître l’a mis en commission pour acheter des fils. Dans ça, à son passage pour traverser la route, on ne sait pas comment c’est arrivé, seul Dieu connait, ça s’est passé vers 16 heures. Nous, c’est les cris qui sont venus vers nous, qu’ils ont tirés sur Djibril, c’est à notre retour de la mosquée on a trouvés qu’ils l’ont envoyé à Jean Paul 2. Du coup nous sommes allés là-bas, on s’est vu avec les docteurs. Comme on n’a pas d’autres moyens pour faire des poursuites, on a demandé le corps de l’enfant afin de l’enterrer tôt ce matin, pour éviter des troubles, parce que les enfants voulaient coûte que coûte barrer la route depuis hier. Ce matin à 08 heures il a été enterré. Chez nous ici, c’était calme, il a été tiré au niveau du cœur, la balle est ressortie derrière. Au moment où on partait chercher le corps, on a trouvé des gendarmes sur la route. On donne à Dieu, si on avait d’autres moyens, on n’allait pas aussitôt reprendre le corps », a indiqué Boubacar Sow, voisin de la famille du défunt.
De son côté, madame Aminata Diallo, mère de la victime, pleure ses « bras et pieds (Abdoulaye Djibril Diallo) » qui lui ont été arrachés.
« J’ai laissé mon enfant en train de coudre à l’atelier, je suis allé à Sonfonia, c’est après qu’on m’a appelé pour me dire que mon enfant a été tué, qu’il était en commission pour payer des fils, et pourtant nous on n’a pas laisser de la pagaille ici. C’est lui mes bras et mes pieds à la maison, même au marché c’est lui qui m’aide. Aujourd’hui voilà qu’ils l’ont tué. Quand il quitte l’école, c’est direct à l’atelier, il m’aidait, aujourd’hui ils l’ont tué. J’ai 5 enfants chez son père, c’est lui le benjamin. Ce que je vais dire aux autorités qui ont tués mon enfant, que Dieu les paie. Ce que nous voulons, qu’ils arrêtent maintenant ces actes, c’est ce qui sera bon pour nous », a-t-elle déclarée avec beaucoup de tristesse.
Abondant dans le même sens, Abdourahim Diallo, grand frère de feu Abdoulaye Djibril Diallo, a dit qu’il n’est pas prêt a accepté le pardon.
« On ne va jamais accepter le pardon envers ses dictateurs, nous les qualifions ainsi. Ils se sont comportés de la sorte pour tuer notre jeune frère, c’est vraiment triste, nous n’allons jamais le pardonner, parce que c’est quelqu’un qui pouvait faire beaucoup pour la famille. Donc, ce que je peux dire à la justice, c’est de mener les enquêtes, afin que le coupable soit retrouvé. Nous n’allons pas croiser les bras et laisser dans l’impunité. Ce qui reste clair, si réellement la justice existe, c’est de mener les enquêtes, ils pourront retrouver ceux qui l’ont tué, parce que tous les fusils sont numérotés, même les balles, c’est facile de faire les enquêtes. Actuellement le petit est couché au cimetière de Bambeto. Nous n’allons pas croisés les bras et laisser cela impuni », a-t-il dit.
Guineematin
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