Les partis politiques de Guinée face à un test de survie alors que la junte ordonne une réduction majeure
Plus de 100 partis politiques en Guinée font face à un délai de trois mois pour assurer leur survie, suite à une révision menée par la junte au pouvoir dans le but de restructurer le paysage politique du pays.
Un récent rapport de 180 pages du ministère de l’Administration territoriale a évalué 211 partis, entraînant la dissolution de 53 d’entre eux et une suspension de trois mois pour 54 autres. De plus, 67 partis sont placés sous observation et doivent fournir les documents nécessaires dans les trois prochains mois pour éviter une suspension. Trente-sept partis n’ont pas été inclus dans la révision.
Camara Touré Djénabou, coordinatrice au ministère, a expliqué que certains partis dissous présentaient des problèmes d’inscriptions illisibles ou de signatures de ministres falsifiées. Beaucoup étaient également inactifs depuis les années 1990 et ne disposaient d’aucun compte bancaire. Les partis en probation ont atteint un taux de conformité de 70 %, mais doivent satisfaire aux exigences restantes dans le délai imparti.
Le ministre Ibrahim Khalila Condé a défendu cette révision, la qualifiant de « nettoyage » nécessaire du paysage politique guinéen, bien que certains critiques estiment qu'elle pourrait viser des figures politiques clés, dont l'ancien président Alpha Condé et d'autres dirigeants en exil. Le lieutenant-colonel Mamady Doumbouya, qui a mené le coup d’État de 2021 pour destituer Alpha Condé, s'est engagé à rétablir un gouvernement civil d'ici la fin de 2024. Cependant, depuis sa prise de pouvoir, la junte a restreint l'opposition politique par des arrestations, des exils et des interdictions de manifestations publiques.