La presse en Guinée : « les médias sont-ils solidaires ? »
La « campagne de musellement » de la presse privée se poursuit en Guinée. Après les restrictions imposées à Guineematin.com, les restrictions des réseaux sociaux (Facebook, Twitter, WhatsApp…) et le brouillage des fréquences de certaines radios qui durent depuis le 24 novembre dernier, les autorités guinéennes s’emploient désormais à décrocher les chaînes de certaines télévisions et radios privées du bouquet Canal+.
Le RPG arc-en-ciel (ancien parti au pouvoir en Guinée) condamne ce harcèlement qui menace l’existence même de la presse privée dans le pays. Mais, Marc Yombouno, l’ancien ministre de l’agriculture et cadre du régime Alpha Condé, a émis un doute aujourd’hui sur la solidarité des médias guinéens face à la menace qui pèse sur eux.
« L’internet est un droit ou pas, je ne rentre pas dans ce débat. C’est un débat de caniveau. L’internet en plus d’être un droit est un outil de travail très essentiel. Que la presse sache qu’elle a le soutien total du RPG arc-en-ciel. Le parti politique est solidaire des mouvements des médias. La liberté de la presse est quelque chose qu’Alpha Condé a toujours soutenu et que nous soutenons aujourd’hui encore. Mais attention, je termine par poser cette question. Est-ce que les journalistes, les médias sont solidaires entre eux ? Parce que si vous regardez, le décrochage d’une télé, d’un média, ravi un autre média dans l’ombre », a déclaré Marc Yombouno à l’occasion de l’assemblée générale hebdomadaire du RPG arc-en-ciel ce samedi.
Dans une déclaration conjointe publiée le 4 décembre dernier, les organisations professionnelles de la presse guinéenne ont égrené un chapelet de mesures visant à résister et à protester contre cette censure dictée par la junte du CNRD.