Guinée : au crépuscule de la démocratie ? (Interview de Cellou Dalein avec la Fondation Friedrich Naumann)
Située en Afrique de l’Ouest, la Guinée est bénie par la nature. Elle est caractérisée par l’abondance des ressources naturelles, mais reste paradoxalement l’un des pays les plus pauvres du continent, selon l’indice de développement humain des Nations Unies. L’histoire politique du pays est marquée par des dirigeants autocratiques, des coups d’Etat, l’affaissement de l’Etat, l’anéantissement des principes d’Etat de droit et de démocratie ainsi qu’une corruption endémique. Cette situation aura été un frein au développement économique et au progrès social. Cet obscurantisme et les abus de pouvoir des dirigeants semblent entrer dans une nouvelle phase.
En pleine période de crise liée au Coronavirus qui secoue toute l’humanité, poussant tous les pays du monde à se refermer sur eux-mêmes, la Guinée a organisé le 22 mars 2020 un double scrutin législatif et référendaire, marqué par de très vives contestations et un boycott de l’Opposition politique et de la société civile réunis au sein du FNDC.
Les violences qui ont émaillé ces élections ont causé la mort de plusieurs Guinéens.
En effet, le débat de fond porte sur l’opportunité, la légalité et la légitimité de l’adoption d’une nouvelle constitution guinéenne, cristallisant ainsi toutes les tensions.
Ce référendum, dont les résultats ont été validés par la Cour constitutionnelle guinéenne, devrait ouvrir la voie à une plus que probable nouvelle candidature d’Alpha Condé.
Dans ce contexte, la FNF a interviewé Monsieur Cellou Dalein Diallo (CDD), Ancien Premier Ministre de la Guinée, Vice-Président de l’International Libéral et Président de l’UFDG.
FNF : M. Cellou Dalein Diallo, quelle lecture faites-vous de la tenue et du déroulement de ce double scrutin législatif et référendaire ?
CDD : Le 22 mars 2020, la Guinée a connu l’une des élections les plus contestées, les plus militarisées les plus violentes et les moins démocratiques de son histoire.
Le double scrutin s’est tenu dans la défiance de la communauté internationale. Alpha Condé a refusé de tenir compte des appels à la raison des autorités morales et religieuses du pays et des multiples mises en garde de la communauté internationale, y compris la CEDEAO et l’UA, soucieuses de la préservation de la paix et du respect des principes démocratiques. Ainsi, le scrutin du 22 Mars s’est ainsi tenu sans témoin car aucun observateur régional ou international n’a accepté d’associer son nom à la mascarade.
En outre, ce double scrutin a été organisé dans un contexte de grande menace sanitaire. Alors que partout dans le monde, confinement et couvre-feu sont décrétés par les gouvernements pour limiter la propagation du coronavirus, Alpha Condé, sachant bien que l’attroupement que favorise toute élection augmente les risques de contagion, se lancera dans l’organisation de son référendum couplé aux élections législatives. Certains vont jusqu’à l’accuser d’avoir demandé au Ministère de la santé de suspendre les tests de dépistage du coronavirus et la publication des résultats jusqu’à l’organisation de son scrutin.
La mascarade, puisque c’est bien de cela dont il s’agit, a été organisée en violation de la Constitution et des lois électorales avec un Fichier taillé sur mesure, et émaillée de graves violences qui ont entraîné la mort de dizaines de personnes, de centaines de blessés, de milliers d’arrestations et d’une destruction massive de biens.
Partout dans le pays, l’organisation du scrutin a été assurée, non pas par les démembrements de la CENI, comme le prévoit le Code électoral, mais par les administrateurs territoriaux (sous-préfets, préfets, gouverneurs) et parfois par des agents en uniforme (policiers, gendarmes, militaires). Le dépouillement, au lieu d’être effectué dans les bureaux de vote conformément à la loi, a eu lieu dans les sous-préfectures, les garnisons militaires ou les commissariats de police, sans la présence des membres du bureau de vote, ni des représentants des candidats. A certains endroits, on a même utilisé le domicile privé des candidats du RPG arc-en-ciel, le parti au pouvoir, pour stocker le matériel électoral ou pour procéder au dépouillement des bureaux de vote.
Cette fraude massive a donné sans surprise les résultats voulus par le Président de la République : plus de 61% de participation au référendum et, tenez-vous bien, 91% de « oui ».
En ce qui concerne les élections législatives, selon les résultats publiés par la CENI, le RPG-arc-en-ciel gagne à l’uninominale 37 circonscriptions sur 38. La seule circonscription qu’il a perdue est celle où il n’a pas présenté de candidat
Ce n’est pas sans raison que la proclamation des résultats de ce double scrutin n’a suscité aucun enthousiasme, même de la part des militants du RPG-arc-en-ciel. Parce qu’ils ont conscience que ces résultats, loin de refléter la réalité des urnes, ont été honteusement fabriqués dans les bureaux de préfets ou dans les garnisons militaires.
FNF : Pensez-vous que l’appel au boycott par le FNDC a été bien entendu ?
CDD : Malgré les intimidations et la corruption, les Guinéens ne se sont pas mobilisés pour voter si bien que le taux de participation réel n’a pas dépassé 20%. En effet, le boycott actif du FNDC et l’opposition de l’écrasante majorité des guinéens au double scrutin n’ont pas permis la distribution correcte du matériel électoral dans de nombreuses circonscriptions, notamment à Conakry, en Basse Guinée, en moyenne Guinée et en région forestière. Dans ces régions, plusieurs bureaux de vote n’ont pas pu ouvrir ou fonctionner par manque de personnel et /ou de matériel électoral. A maints endroits, les cartes d’électeurs, les urnes, les isoloirs, les fiches d’émargement avaient été saccagés ou détruits, et les membres des bureaux de vote intimidés.
A Nzérékoré, le siège du démembrement préfectoral de la CENI a été incendié avec tout le matériel électoral. Dans la circonscription de Mali, seulement 21 bureaux de vote sur 380 (5%) ont pu ouvrir, à Tougué, 35 sur 188, à Koubia 17 sur 177, à Labé 45 sur 490, à Lélouma, 14 sur 263 et à Dalaba 4 sur 205.
En Haute-Guinée, les bulletins « NON » n’ont pas été distribués. A Maléah, une commune rurale de Siguiri, fief du Parti présidentiel, qui en avait reçu, le « NON » l’a largement emporté. Le sous-préfet, affolé par la perspective de perdre son poste, s’est empressé de changer les résultats.
Par contre, en moyenne Guinée, sans doute pour crédibiliser les résultats, la CENI a publié par endroits les vrais résultats pour la participation. A Dalaba, pour le scrutin uninominal à un tour, selon les résultats publiés par la CENI, le taux de participation n’a été que de 1,19% et le candidat du RPG a été élu avec seulement 766 voix sur 64.575 inscrits. A Labé, où on a enregistré qu’un taux de participation de 1,75%, le candidat du RPG a été élu avec 2934 voix sur 167.471 inscrits.
FNF : Quel impact pourrait avoir cette politique de la chaise vide sur la légitimité et la légalité de ce scrutin ?
CDD : Loin d’opter pour la politique de la chaise vide, l’Opposition politique a fait preuve de responsabilité en exigeant l’assainissement préalable du Fichier électoral comme condition de sa participation au scrutin car ce Fichier, comme l’ont reconnu l’OIF et la CEDEAO, comportaient beaucoup d’anomalies et d’irrégularités.
Avec un corps électoral de 8.330.688 électeurs, il représentait 68% de la population guinéenne. Or, dans la sous-région, ce taux tourne autour de 40%. Il est en effet de 41.23% au Sénégal, 31% en Côte d’ivoire, 41.58% au Togo, 40.88% au Benin, 38.33% au Burkina Faso, 39.50% au Mali et 38.58% au Niger.
Le Fichier guinéen était gonflé par la présence de près de 2.500.000 fictifs et plusieurs centaines de milliers de mineurs volontairement enrôlés dans les fiefs du Parti présidentiel, alors que la CENI a refusé d’enrôler dans les fiefs de l’Opposition des militants jouissant pleinement de leur droit de vote.
Devant le refus de la CENI et du pouvoir de procéder à la correction de ces irrégularités, l’Opposition ne voulant pas cautionner un tel Fichier, a décidé de se retirer du processus.
Le scrutin n’a pas été inclusif, il n’y a pas eu de véritable compétition en l’absence de l’Opposition politique qui détient 45% des sièges du Parlement et autant de conseillers dans les communes du pays. Ce qui décrédibilise ce double scrutin, en plus de l’absence de compétition, ce sont les conditions d’organisation des élections qui ont été suffisamment expliquées dans les réponses que nous avons apportées à vos précédentes questions. A cela, il faut ajouter le refus des partenaires techniques et financiers, y compris la CEDEAO et l’UA, de déployer des missions d’observation électorale au motif que les conditions d’un scrutin transparent et crédible n’étaient pas réunies. Et après le scrutin, ces partenaires, dans leur grande majorité, n’ont pas manqué de dénoncer l’absence de crédibilité du scrutin.
FNF : Les leaders du FNDC reprochent au Président Alpha Condé son ambition de vouloir briguer un troisième mandat consécutif, alors que la Constitution actuelle le lui interdit. En remettant les compteurs à zéro avec ce référendum constitutionnel, un nouveau boulevard lui sera grandement ouvert. Quel est l’état de la lutte contre le 3ème mandat du Président Alpha Condé ? Gardez-vous encore l’espoir de réaliser une alternance politique au regard de sa ferme détermination ?
CDD : La lutte pour la défense de la Constitution de 2010, initiée depuis le 3 avril 2019 avec la création du FNDC, se poursuivra au-delà du 22 mars. Cette lutte a engrangé d’importantes victoires à l’intérieur comme à l’extérieur du pays. Le FNDC a réussi le pari de rassembler pour ce combat la Guinée dans toute sa diversité ethnique, politique et socio-professionnelle et a organisé de grandioses manifestations contre ce projet illégal et conflictogène de changement de Constitution.
Malgré la répression sanglante qui a déjà fait plus de 106 morts à Conakry et à l’intérieur du pays, des centaines de blessés par balles, des enlèvements de dizaines de ses cadres et partisans et de leurs détentions arbitraires, y compris dans des camps militaires, l’engagement du FNDC en faveur de l’alternance démocratique demeure intact.
Le FNDC a décidé de ne pas reconnaitre la Constitution et le Parlement qui seront issus de cette mascarade électorale et est déterminé à poursuivre son combat jusqu’à l’annulation pure et simple de ce double scrutin référendaire et législatif qui ne repose sur aucune base légale et qui a été organisé en violation flagrante de la Constitution et des Lois de la République.
Nous allons donc continuer ce combat jusqu’à la satisfaction de ces revendications et l’organisation d’élections transparentes et inclusives avec un Fichier électoral sincère et consensuel, aussi bien pour les législatives que pour la présidentielle de 2020.
FNF : Pouvez-vous nous décliner votre plan d’actions et les alternatives que vous envisagez de mettre en œuvre pour déjouer la stratégie du Président Condé ?
CDD : La lutte ne s’arrête pas au 22 mars. Nous allons la continuer jusqu’à la victoire finale, avec le soutien de l’écrasante majorité des guinéens. C’est grâce à ce soutien populaire que malgré le déploiement de toutes les forces militaires et paramilitaires, le double scrutin référendaire n’a pas pu se tenir. Des résultats ont été certes proclamés mais il n’y a pas eu d’élections.
Ce qui est sûr, nous allons continuer notre combat jusqu’à l’annulation du double scrutin et l’organisation d’élections transparentes et inclusives sur la base d’un Fichier sincère et consensuel, tant pour les élections législatives que pour la présidentielle de 2020.
FNF : Quelles sont vos attentes à l’égard de la Communauté internationale, notamment de l’Union Européenne et des USA ? Est ce qu’il y a des pays qui pourraient faire plus et mieux pour la démocratie en Guinée ?
CDD : Il faut rappeler que la communauté internationale, comprenant notamment l’UE, les USA, la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni et les Nations Unies, a mis en cause la crédibilité du double scrutin du 22 Mars, invoquant son manque d’inclusivité, l’absence de consensus sur le fichier et les conditions illégales et chaotiques de l’organisation du scrutin. Nous espérons que qu’elle maintiendra cette position et qu’elle œuvrera au retour de la paix, au respect des principes et des règles de l’État de droit et de la Démocratie, et de la protection des droits humains.
A cet égard, on attend particulièrement de l’UE et de ses pays membres la mise en jeu des dispositions prévues aux articles 9 et 96 de l’Accord de Cotonou.
FNF : Qu’est-ce qui explique la timidité de l’action de la CEDEAO dans cette crise guinéenne, en comparaison de sa ferme détermination quand il s’était agi de résoudre la crise post-électorale gambienne en 2017 ?
CDD : C’est une question qu’on se pose. Par exemple, on n’a pas compris pourquoi les deux missions de haut niveau que la CEDEAO devait effectuer à Conakry et qui, à nos yeux, étaient les seules susceptibles d’infléchir la position du Président Alpha Condé ont été annulées, chacune, à la dernière minute.
D’autres interrogations subsistent également. Pourquoi la Commission de la CEDEAO s’est limité à prendre acte de l’organisation le 22 mars du double scrutin alors que tous les autres partenaires ont unanimement considéré que ces élections n’étaient pas crédibles et ont fortement recommandé l’ouverture d’un dialogue politique.
Néanmoins, on doit reconnaitre que la CEDEAO a posé des actes importants dans la crise politique guinéenne. Notamment l’envoi de la mission d’experts qui a confirmé que le Fichier était tronqué et le refus d’accéder à la requête du gouvernement guinéen demandant des observateurs de la CEDEAO aux élections du 22 Mars. Nous voudrions espérer qu’elle prendra, conformément aux principes qui la régissent, des actes fermes vis-à-vis des dérives d’Alpha Condé.
FNF : Le Président Alpha Condé se dit imperméable aux critiques de la Communauté internationale. Au même moment, il tente de changer d’alliance en cherchant le soutien de la Russie et de la Turquie. A votre avis, quelles sont les implications géopolitiques qui pourraient découler des manœuvres du Président Condé ?
CDD : N’ayant pas trouvé une oreille réceptive auprès des gouvernements occidentaux pour son troisième mandat, il s’est tourné vers la Russie et la Turquie qui visiblement lui apportent leur soutien à cet égard. La Russie qui détient beaucoup d’intérêts dans l’exploitation de la bauxite guinéenne avait clairement exprimé par la voix de son ambassadeur son soutien au troisième mandat lors d’une cérémonie de présentation des vœux de nouvel an du corps diplomatique au Chef de l’État en 2018. La géopolitique ne m’intéresse pas. Ce qui m’intéresse, c’est l’intérêt de la Guinée. La Russie entretient, depuis l’indépendance de notre pays, de bonnes relations avec la Guinée. Même si nous déplorons le soutien public de l’Ambassadeur de Russie au troisième mandat, nous restons attachés à la coopération avec ce partenaire historique.
FNF : Malgré l’abondance des ressources naturelles, les Guinéens croupissent encore sous le poids de la pauvreté. Les dix dernières années, les pays voisins tels que le Sénégal et la Côte d’Ivoire, dirigés par des Chefs d’Etat libéraux, ont fait un bond qualitatif en matière de gouvernance et de respect des libertés et droits fondamentaux, conduisant à un boom de prospérité, au développement économique et au progrès social. Au même moment, la Guinée a connu un net recul de la démocratie, un affaissement de l’Etat de droit et des violations massives des droits de l’homme. Cellou Dalein Diallo, vous vous réclamez « libéral » et vous revendiquez votre appartenance à la famille libérale, puisque votre parti, l’UFDG est membre du Réseau Libéral Africain et de l’Internationale Libérale. Quelles sont les politiques que vous comptez mettre en œuvre pour inverser la tendance, si vous étiez élu ? Pouvez-vous décliner votre programme de gouvernance sur ces questions ?
CDD : Notre projet de société est d’inspiration libérale. Dans une déclinaison très succincte, il faut indiquer que l’instauration de l’État de droit, de la démocratie et la protection des droits humains sont au cœur de ce projet.
Pour atteindre ces objectifs et améliorer très rapidement les conditions de vie des guinéens, il faudra tout d’abord mettre en place une administration efficace, neutre et impartiale, débarrassée du laxisme et de la corruption, capable de délivrer des services de qualité aux citoyens et de créer et d’entretenir un climat des affaires rassurant pour les investisseurs et les créanciers.
Ensuite, il faudra bien entendu veiller à ce que la justice soit indépendante et impartiale et qu’elle puisse constituer un recours sûr aussi bien pour les citoyens que pour les investisseurs et les entreprises dont les droits seraient violés.
Au plan des politiques publiques sectorielles, une priorité de premier rang sera accordée à l’éducation, à la formation et à la santé. Le secteur privé sera encouragé à accompagner l’Etat dans la construction d’infrastructures, la modernisation de l’agriculture, la transformation sur place de nos produits agricoles et miniers, notamment la bauxite, le tout dans le respect des normes environnementales.
La création d’emplois sera au centre de toutes les politiques publiques et des concertations avec le secteur privé. La promotion des PME, des femmes et des jeunes sera au cœur de cette préoccupation.
Mais rien ne sera possible sans l’unité de la nation. Notre peuple a aussi un besoin d’espoir. Il faudra répondre à ces attentes par la voie de la confiance et du rassemblement. Une Guinée en confiance et qui inspire confiance, guérie de la plaie honteuse de l’ethnicisme et fière de se rassembler sur elle-même. Une Guinée de responsabilité mais aussi de solidarité et où seront respectés les droits et les libertés de tout guinéen et tout étranger dans notre pays. Telle est notre vision pour notre nation. C’est sur ce socle que se développera dans l’harmonie le vivre ensemble et se construira la prospérité dont notre population a bien besoin.
FNF : La situation des droits de l’homme en Guinée est souvent décriée par les Organisations de défense des droits de l’homme. Comment mettre fin à ces violations graves et systématiques des droits fondamentaux dont celui du droit à la vie ?
CDD : Depuis l’accession au pouvoir d’Alpha Condé en 2010, plus de 200 personnes ont été tuées à bout portant par les forces de défense et de sécurité lors des manifestations politiques et syndicales. Aucune enquête n’a été diligentée pour identifier et sanctionner les auteurs de ces crimes, et aucune sanction administrative n’a jamais été prise à l’endroit d’un responsable de la police et de la gendarmerie. Pire, les assassins sont protégés, et souvent les militaires et gendarmes qui font preuve de zèle dans la répression des manifestations sont plutôt récompensés par des promotions.
Le Pouvoir dans son combat contre le FNDC a dépassé toutes les limites du raisonnable. Il ne s’est pas contenté d’envoyer ses tueurs dans les concessions mitrailler les gamins et les ménagères ; il a tiré sur les corbillards et gazé les mosquées et les cimetières, comme il l’a fait à Bambéto le 4 novembre 2019. Il a poussé le cynisme jusqu’à renvoyer les corps des victimes de la répression policière des morgues des hôpitaux publics et a incendié des églises à Nzérékoré le 22 mars.
Pour mettre un terme à ces violations récurrentes des droits humains en Guinée, il faut commencer par mettre fin à l’impunité car il est notoirement admis que l’impunité encourage la récidive. Depuis 2011, l’Opposition se bat pour que les victimes des violences, notamment lors des manifestations politiques, aient droit à la justice et à la réparation.
Non seulement, la Guinée dispose d’un arsenal juridique qui assure la justice à toutes les victimes des violences, mais aussi le Gouvernement s’est régulièrement engagé, à travers les Accords politiques, à diligenter des enquêtes pour identifier et sanctionner, conformément à la loi, les auteurs et commanditaires des crimes. Jamais, ni la loi, ni les engagements pris dans les accords politiques n’ont été respectés par Alpha Condé en ce qui concerne les violations des droits humains commis lors des manifestations politiques.
FNF : Merci beaucoup