Géopolitique internationale : Vladimir Poutine réunit ses partenaires pour sauver la Syrie !
Ce mercredi 22 Novembre 2017, le président Russe Vladmir Poutine reçoit son homologue Turc Recep Tayyip Erdogan et celui de l’Iran Hassan Rohani dans la ville côtière de Sotchi, située au bord de la mer noire. Une rencontre cruciale, qui réunit trois (3) pays partenaires au tour de la guerre en Syrie qui dure depuis 7 ans maintenant avec des conséquences démesurées sur tous les plans. En effet, ces derniers temps, le conflit Syrien qui a fait plus de 300 milles morts pour la plupart des civiles, a largement basculé en faveur du régime de Bachar El-Assad.
Ce changement qui marque un début de victoire pour l’armée gouvernementale Syrienne, a été rendu possible grâce à l’appui puissant de l’aviation militaire Russe, mais aussi du soutien Iranien dans une moindre mesure. En outre, le revirement de la Turquie compte beaucoup dans la nouvelle orientation du conflit, car l’armée Turque s’est largement rapprochée de la Russie ces derniers temps pour mener des opérations conjointes sur le terrain.
Celles-ci qui visaient essentiellement les positions de Deash, et celles des Kurdes sur le terrain ont largement permis aux forces d’El-Assad de reprendre des provinces stratégiques. D’où la remise complète en chaine du régime de celui qui était désapprouvé par la plupart des pays occidentaux.
Mais cependant, aux jours d’aujourd’hui, la plupart de ces pays semblent adopter une attitude de désengagement diplomatique et militaire sur le terrain. Ce qui est sans doute subordonné au changement de l’orientation du conflit au détriment de la rébellion qu’ils ont toujours soutenu et entretenu, d’autant plus que cette dernière est en perte de vitesse face à l’armée du régime.
QUELS OBJECTIFS VISENT-ILS DANS CE SOMMET ?
L’objectif principal de ce sommet reste sans doute l’avenir de la paix en Syrie. Surtout quand on sait d’ailleurs que le sommet se déroule entre trois pays engagés militairement et diplomatiquement dans ce conflit majeur, qui tend même à embrasser toute la région.
Mais toutefois, le chef du Kremlin Russe, Vladmir Poutine chercherait également à traduire sa victoire militaire sur le terrain, en victoire diplomatique, d’autant plus qu’il a eu un tête à tête avec Bachar El-Assad ce lundi 20 Novembre 2017 à Sotchi.
Toute chose qui traduit la forte amitié qui existe entre les deux pays, surtout depuis le début de l’engagement militaire Russe auprès des forces du régime Syrien il y a trois (3) maintenant.
Toujours est-il que, cette rencontre permettra également à l’Iran d’affirmer sa place de leader régional dans cette crise. Même son de cloche du côté de la Turquie où le président Erdogan semble totalement tourner le dos maintenant à ses alliés traditionnels occidentaux.
Et ce, tant sur le conflit Syrien que sur d’autres sujets internationaux. Une attitude d’Ankara bien réfléchie dans la mesure où le président a fini par comprendre que son pays n’a rien à gagner dans la pérennisation de ce conflit à quelques mètres de ses frontières.
D’où l’idée peut être du revirement spectaculaire de sa politique vis à vis du régimexcf de Bachar El-Assad. Un revirement qui est loin de faire l’unanimité du côté de l’occident, contrairement à Moscou et à Téhéran où l’on salue cette nouvelle donne de la politique Turque vis à vis du régime de Damas.
Cela a été aussi l’un de point fondamental qui a lourdement pesé sur la balance dans le rapprochement obtenu entre Ankara et Moscou, car tous les deux pays ont désormais le même ennemi commun en Syrie, c’est à dire Daesh. Ce qui suppose que Vladmir Poutine, Hassan Rohani et Recep Tayyip Erdogan ne tarderont pas de conclure le sommet sur des points consensuels, d’autant plus que leur objectif commun c’est de trouver les voies et moyens permettant à la Syrie de retrouver la paix.
Et ce, non pas seulement pour sauver le régime d’El-Assad, mais plutôt pour sauver les intérêts de leurs pays qui restent sérieusement menacés par ce conflit armé. Une éventualité qui passe forcément par le maintien en place du régime actuel de Damas, qui semble être mieux placé pour maintenir ce cap de relation entre ces trois pays.
C’est d’ailleurs la raison fondamentale de l’engagement militaire Russe et Iranien sur le terrain, car aucun pays ne veut perdre son allié, dans ce monde totalement envahi par le jeu d’intérêts entre les grandes puissances. C’est ainsi, vu la position stratégique de la Syrie, l’Iran, la Turquie et la Russie ont un grand intérêt à œuvrer pour la paix dans ce pays, seul gag fondamental leur permettant de conserver une position de leadership de premier plan.
Cette ambition était déjà partagée entre Teheren et Moscou même avant le début du conflit, seule la Turquie avait une position un peu ambigüe au départ. Mais vu la tension naissante avec ses alliés Occidentaux, Ankara a finalement pris l’ultime décision de se tourner vers les alliés de Bachar El-Assad, que sont la Russie et l’Iran.
COMMENT PARVIENDRONT-ILS À UNE PAIX DURABLE SUR LE TERRAIN ?
Une question fondamentale, mais pas facile à répondre dans ce sens que la situation s’est dégradée à un rythme inattendu. Tout d’abord, l’on remarque plusieurs factions rebelles sur le terrain, dont entre autre, Daesh, le Front Al-Norah, la rébellion modérée ou encore les combattants Kurdes qui opèrent près de la frontière Turque.
Toute chose qui complique les opérations militaires sur le terrain, d’autant plus que si Daesh reste l’ennemi commun le plus ciblé par Moscou et Téhéran, la Turquie quant à elle a un autre ennemi à combattre. Cet ennemi n’est rien d’autre que les Kurdes de la Syrie, comme ceux de l’Irak, qui, d’ailleurs veulent créer un Etat Kurde dans la région.
En plus de ces factions rebelles, la présence des forces de la coalition pilotée par les Etats unis, constitue un autre facteur de d’obstacle. Car beaucoup d’observateurs ont émis des doutes sur la sincérité de leur lutte contre Daesh, mais également de la nature de leurs liens avec les Kurdes de la région.
Mais toutefois, l’instauration d’une paix durable en Syrie n’est pas impossible aux jours d’aujourd’hui, bien que ça semble être difficile. Il suffit tout simplement d’une mobilisation entière et sincère des forces Russes, Iraniennes et Turques sur le terrain, suivie d’une synergie d’action dans les opérations et un échange d’informations secrètes.
Une fois ces actions entreprises, Daesh sera vaincu dans ses derniers bâtions, qui représentent une petite partie du territoire Syrien aujourd’hui. L’on se rappelle des revers subis par les combattants de cette organisation terroriste, dans les provinces de Homs, de Parlmyr, d’Alep ou encore de Deer Ar-Zor.
Sans oublier également de la perte de Raaqa, qui, jusque-là etait la capitale autoproclamée de Daesh. Et les revers n’en finissent pas, car de l’autre coté en Irak, l’armée gouvernementale a presque repris toutes les provinces qui avaient basculé dans les mains de ce groupe terroriste. Comme pour dire qu’une bonne coordination entre ces trois (3) pays peut entrainer une défaite totale de ces factions rebelles sur le terrain.
Ce qui permettra éventuellement à l’armée gouvernementale Syrienne de reprendre le contrôle de l’intégralité du territoire, pour enfin restaurer l’autorité de l’Etat qui a disparu depuis 2011.
Mamadou Moussa Diallo pour Journal Guinée