Reforme de l’armée guinéenne: Le regard critique d’un spécialiste en la matière !
Depuis l’accession au pouvoir en guinée de l’actuel président de la république, le professeur Alpha Condé, beaucoup de réformes ont été engagés et annoncés au niveau de l’armée guinéenne, mais selon beaucoup d’observateurs cette réforme est loin d’être effective sur le terrain. Dans la mesure où, depuis 2010, l’opposition guinéenne affirme avoir perdu quatre-vingt-treize (93) de ses militants dont la plus part ont été assassiné par les forces de défense et de sécurité, lors des manifestations politiques qu’elle a organisée à Conakry.
En tout cas c’est le constat fait par Monsieur Mamadou Aliou Barry expert et consultant international sur les questions de défense et de sécurité.
C’était ce jeudi 15 mars 2018 au cours d’une sortie médiatique.
Pour lui, les autorités guinéennes ont pris du mauvais goût de cette réforme-là. Il précise que le premier facteur pour réformer une armée qui est négligé en guinée, c’est d’abord la formation et le recrutement qui sont les plus essentiels.
« Pourtant la réforme du secteur de sécurité c’est une réforme qui doit-être globale ça n’intéresse pas uniquement que le volet militaire. En guinée on a privilégié le volet militaire et justice. Et quand on voit l’impunité qui règne au niveau des violences politiques en guinée, y’a l’incapacité du système judiciaire à y faire face, on s’aperçoit qu’en guinée cette réforme de l’armée n’a servie à rien. » A-t-il entamé.
Plus loin, il soutien le fait que la manière dont les recrutements se font au niveau de l’armée peut-être aussi un élément qui peut expliquer ce phénomène.
« En guinée les recrutements au niveau de l’armée se font sur la base ethnique et les forces de l’ordre n’ont aucune formation. C’est tout cela qui fait que cette réforme n’a accouchée qu’une petite souris. » A-t-il expliqué
Sur l’attitude des éléments de forces de l’ordre en guinée pendant le maintien d’ordre, Monsieur Barry précise.
« Nous sommes dans un pays où il y’a des crises sociales et politiques en répétition, en face, on a des forces de l’ordre qui ne sont pas outillés et qui ne sont pas de formés pour maintenir l’ordre. Et ce n’est pas surprenant qu’à chaque manifestation de l’opposition ou des enseignants, qu’on enregistre de morts d’hommes. Parce que les forces de l’ordre guinéennes ne sont pas outillés pour le maintien d’ordre. » Poursuit-il
Selon ce spécialiste, les citoyens guinéens ont besoin d’avoir une force de l’ordre qui va sécuriser les populations et leurs biens.
Parce que dira-t-il dans les autres pays quand y’a manifestation, les forces de l’ordre sont là pour sécuriser les manifestants et n’ont pour les réprimer.
« Vous prenez l’exemple d’un pays comme la France, c’est les meilleurs élèves qui sont dans l’armée. Chez-nous d’abord les recrutements se font sur la base ethnique, et on prend les gens qui ont échoués sur le plan social et scolaire on les dirige vers l’armée. D’abord ils n’ont pas la formation, ils ne sont pas outillés en matière de maintien d’ordre. Comment voulez-vous que ces gens-là fassent le maintien d’ordre sans qu’il y ait le dérapage. ? » Se questionne-t-il
Mamadou Baillo Diallo pour Journal Guinée