Prolifération des drogues, circulation des armes, taximotos… Les causes de l’augmentation de la criminalité à Conakry

Prolifération des drogues, circulation des armes, taximotos… Les causes de l’augmentation de la criminalité à Conakry

« Les taximotos sont à la base du transport de ce fléau que nous vivons actuellement. Ce sont eux qui transportent les bandits. Ils sont même en association avec les bandits. Ce sont eux qui repèrent les lieux où il faut attaquer », a martelé le commissaire divisionnaire Abdoulaye Sano, directeur régional de la police de Conakry.

Ces derniers temps, la capitale guinéenne est en proie à une terrible recrudescence de la criminalité. Les citoyens sont attaqués jusque dans leurs domiciles par des individus armés de fusils automatiques. Le dernier cas qui a particulièrement choqué l’opinion s'est produit dans la nuit du 30 août à Kobayah (dans la nouvelle commune de Lambanyi) et a coûté la vie à un opérateur économique, Elhadj Hassimiou Diallo. Ce père de famille a été abattu à bout portant par des hommes armés et cagoulés qui ont fait irruption dans son domicile. Cet assassinat a provoqué une vague d’indignation nationale et a suscité des critiques acerbes envers les autorités.

En réponse à cette inquiétude légitime des citoyens, les principaux acteurs de la chaîne pénale de Conakry se sont réunis hier, vendredi 13 septembre 2024, autour du procureur général près la Cour d’appel de Conakry. Lors des discussions, les causes de cette montée de la criminalité et de la délinquance ainsi que les moyens de lutte ont été abordés par les officiers de la police et de la gendarmerie présents.

La prolifération des drogues et la circulation incontrôlée des armes ont été particulièrement citées parmi les causes de l'augmentation de la criminalité à Conakry. Les conducteurs de taximotos (qui se comptent par milliers dans la ville) ont également été présentés comme des acteurs majeurs dans cette montée de la criminalité.

« À Conakry, nous constatons l’entrée de drogues de toutes parts par les points de débarquement. Nous avons également des armes incontrôlées dont les origines nous sont pour l’instant inconnues, et que des individus utilisent. Il est nécessaire de réfléchir à cette situation. Pourquoi cette consommation excessive ? Pourquoi cet afflux abusif de drogues ? Nous constatons aussi un manque de collaboration entre nous (police et gendarmerie), les élus locaux et les citoyens... Il y a aussi un problème de subdivision de la ville de Conakry, avec l’inaccessibilité de certaines zones sensibles... Il y a des bâtiments où, même si l’on nous appelle pour intervenir, nous n’avons pas accès. Donc on pense que nous ne faisons rien, alors que nous travaillons. Le problème est de savoir comment accéder à ces zones enclavées pour contrer ces délinquants. C'est un défi pour nous... Les taximotos sont à la base du transport de ce mal. Ils transportent les bandits, ils sont même en association avec eux. Ce sont eux qui repèrent les lieux où il faut attaquer », a déclaré le commissaire divisionnaire Abdoulaye Sano.