Présidentielle au Mali: le dépouillement est en cours
Les bureaux de vote ont fermé officiellement à 18 heures TU au Mali ce dimanche pour le premier tour de la présidentielle. Le président sortant, Ibrahim Boubacar Keïta, était face à 23 autres candidats, dont le chef de file de l’opposition Soumaïla Cissé. Le vote a pu se dérouler dans des conditions normales dans les grandes villes du pays. Quelques difficultés tout de même sont à relever dans le centre et le nord du Mali.
A Bamako, dès 18 heures, les bureaux de vote ont fermé comme prévu. Les présidents, assesseurs de la majorité et de l’opposition ont démarré la dernière étape de cette journée, le dépouillement et le décompte des voix, sous le regard des observateurs. Si l’affluence a semblé diminuer dans la journée, pour l’heure aucun taux de participation n’a encore été communiqué.
L’un des enjeux de cette journée, c’était la sécurisation du scrutin. Notamment dans le centre et le nord du pays. Quelques incidents ont été signalés. Notamment dans la région de Kidal, où en milieu de journée plusieurs obus sont tombés à Aguelhok sans faire de victime. Et à Lafia, une commune de 16 000 habitants à l’est de Tombouctou, des hommes armés ont brûlé les urnes cette nuit. Le vote a été annulé.
Des votes annulés dans le centre
Dans plusieurs villages du centre, les attaques et les menaces ont pesé aussi sur le déroulement de cette journée. Pas de vote à Gandamia, à 45 kilomètres de Douentza, où des éléments armés se sont attaqués aux agents électoraux tôt ce matin. Le vote a aussi été interrompu dans la matinée dans deux villages de la commune de Mariko près de Niono, où des hommes armés ont fait irruption et ont tout saccagé.
Première réaction après cette journée, celle du parti présidentiel, le RPM d’Ibrahim Boubacar Keïta. Il note que le vote s’est passé dans le calme et la sérénité. Quelques incidents sont qualifiés de « mineurs » et ne sont pas de nature à remettre en cause le scrutin, selon le camp présidentiel.
La mission européenne mécontente
Autre réaction, celle des observateurs internationaux. La mission de l’Union européenne a tenu un point presse en fin de journée et elle a tapé du poing sur la table parce qu’elle n’a toujours pas reçu la liste des communes où le vote n’a pas pu se dérouler. « Hier le gouvernement a fait un geste d’ouverture, nous souhaitons voir maintenant les actes se joindre à la parole », a déclaré ce dimanche soir Cécile Kyenge. La chef de la mission d’observation de l’Union européenne a rappelé au Premier ministre, Soumeylou Boubèye Maïga, la promesse faite samedi. Lors de la réunion de concertation, il avait assuré que tous les observateurs, nationaux et internationaux, pourraient suivre le processus de centralisation des résultats à tous les niveaux. Or cette centralisation démarre dès ce soir, une fois que les bureaux de vote auront terminé le dépouillement.
Pour le moment, le gouvernement joue la montre. Il invoque des principes légaux qui autorisent des bureaux de vote à rester ouverts après 18h, dans des cas exceptionnels. Et le gouvernement violerait la loi électorale s’il transmettait cette liste avant la clôture du scrutin. Des arguments qui ne convainquent que très moyennement les observateurs. « C’est une question de transparence, c’est fondamental pour la validité des résultats », a ajouté Cécile Kyenge.
rfi