Finance : la dernière banque française s’apprête à quitter la Guinée
La filiale guinéenne de la banque française Société Générale sera vendue au groupe financier Atlantic Financial Holding (AFG), contrôlé par l'homme d'affaires ivoirien Koné Dossongui, un entrepreneur qui a bâti sa fortune dans l’agro-industrie, le commerce et la téléphonie mobile avant de se tourner vers la finance.
C’est ce qu’indique un communiqué de la banque française publié le vendredi 20 septembre.
« Atlantic Financial Group reprendra l’ensemble des activités de la filiale guinéenne, y compris le portefeuille client et tous les employés de l'entité », précise le communiqué.
Le montant de la transaction n’a pas été divulgué, et les régulateurs devront probablement donner leur accord avant que l’accord ne soit finalisé, ce qui est prévu d’ici la fin mars 2025.
Né en 1950, Bernard Koné Dossongui, ancien ministre de l’Éducation technique et de l’Agriculture en Côte d'Ivoire, ainsi que député, a abandonné la politique pour se consacrer aux affaires.
Atlantic Financial Bank est déjà présente dans sept des huit pays membres de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), notamment au Bénin, au Burkina Faso, en Côte d'Ivoire, au Mali, au Niger, au Sénégal et au Togo.
Ce retrait de la Société Générale de Guinée marque la fin de la présence française dans le secteur bancaire guinéen après les départs de Crédit Lyonnais et BNP. Cette vente s’inscrit dans un mouvement de retrait progressif des groupes français en Afrique francophone, en raison de divers facteurs, dont la perte d’influence économique face à une concurrence accrue de groupes africains, chinois, turcs et moyen-orientaux.
La nouvelle entité sera soumise aux régulations bancaires guinéennes. Il est encore incertain s’il y aura des suppressions ou des créations d’emplois dans ce secteur résilient de l’économie guinéenne.
Le secteur bancaire guinéen est largement dominé par des investisseurs étrangers – la seule tentative de création d’une banque à capital et gestion guinéens, la BADAM, s’est soldée par un échec spectaculaire. Un constat regrettable selon certains observateurs, qui estiment que l’État guinéen devrait encourager et soutenir l’investissement de capitaux guinéens.
Lancée en grande pompe en 2010 avec le soutien du gouvernement par des promoteurs exclusivement guinéens, la Banque Africaine de Développement Agricole et Minier « BADAM-SA » a été placée sous administration judiciaire en 2011 pour cause de faillite et de mauvaise gestion.