Économie : “Les femmes, plus respectueuses des obligations fiscales que les hommes”, selon la Banque mondiale

Économie : “Les femmes, plus respectueuses des obligations fiscales que les hommes”, selon la Banque mondiale

La Banque mondiale a examiné l'influence du genre sur le respect des règles fiscales dans son rapport "Unpacking Tax Compliance from a Gender Perspective", publié en mai 2024. Les données issues de pays à revenu élevé montrent que les femmes seraient moins enclines à sous-déclarer leurs revenus pour éviter l'impôt, comme observé au Danemark et en Nouvelle-Zélande.

Ce rapport analyse les différences de conformité fiscale entre les sexes, en se basant sur des données des pays à revenu élevé et intermédiaire, où les statistiques désagrégées par sexe sont disponibles, tout en soulignant le manque de données dans les pays à faible revenu.

Dans les pays à revenu élevé, des études montrent que les femmes respectent généralement mieux leurs obligations fiscales que les hommes. Par exemple, en Italie, les femmes sont moins susceptibles de s'engager dans l'évasion fiscale, et aux États-Unis, les entreprises détenues par des femmes affichent une meilleure conformité fiscale.

Cependant, les auteurs notent que ces conclusions ne peuvent pas être généralisées aux pays à revenu faible et intermédiaire, où l'accès aux technologies numériques, à l'éducation et à l'information varie fortement entre les sexes. De plus, les femmes, souvent actives dans l'économie informelle, sont plus difficilement mesurables en matière de conformité fiscale.

La Banque mondiale souligne également que l'application des lois fiscales peut avoir des impacts différenciés selon le sexe. Par exemple, cibler les riches peut favoriser l'égalité fiscale, tandis que cibler les micro-entreprises, où les femmes sont surreprésentées, pourrait aggraver les inégalités. Les femmes entrepreneures, surtout celles dans le secteur informel, sont souvent plus vulnérables aux pressions fiscales en raison d'un manque de connaissances et d'accès à des réseaux de soutien, entraînant des coûts de conformité disproportionnés.

Le rapport mentionne que la numérisation des services fiscaux peut représenter une opportunité pour les femmes en réduisant certains obstacles, comme le manque de mobilité. Les plateformes en ligne permettent aux femmes de déclarer leurs impôts sans interaction directe avec des agents fiscaux, diminuant ainsi les risques de corruption. Cependant, dans de nombreux pays à faible revenu, les femmes ont un accès limité aux technologies numériques, ce qui peut les marginaliser davantage. Les gouvernements doivent donc œuvrer à réduire cet écart numérique pour que la numérisation ne reproduise pas les inégalités existantes.