Bermane Stiverne n’a «pas de temps à perdre» avec Jean Pascal
Après sa défaite contre Sergey Kovalev, Jean Pascal en a surpris plus d’un en lançant un défi au poids lourd Bermane Stiverne. Toutefois, celui-ci n’a aucun intérêt pour un duel avec son ancien collègue de l’équipe nationale de boxe olympique.
Joint par Le Journal à son domicile de la Floride, le protégé de Don King n’est pas tombé en bas de sa chaise quand il a été mis au courant des intentions de Pascal.
«J’en ai entendu parler, a déclaré Stiverne. Quand j’ai lu ses propos, je me suis demandé si Kovalev l’avait frappé si fort qu’il avait perdu la raison.
«Toutefois, je n’ai pas de temps pour cet individu et encore moins [pour] lui donner de l’attention sur la place publique.»
Jean Pascal
Un combat entre Pascal et lui, croit-il, tournerait au règlement de comptes personnel (voir autre texte).
«Je ne veux pas voir mon nom être associé au sien d’aucune façon, a ajouté Stiverne sur un ton incisif. Quand je monte sur le ring avec mes adversaires, je les ai toujours respectés, mais ce ne serait pas le cas avec lui.»
Voilà qui a le mérite d’être clair.
« Bermane a peur »
Pour sa part, Jean Pascal n’a pas tardé à répliquer à Stiverne avec sa franchise habituelle.
«J’ai l’impression que Bermane a peur, a-t-il souligné. Il sait qu’il serait favori dans un duel contre moi. Si je le battais, il pourrait perdre la face.
«Je ne sais pas pourquoi il refuserait de m’affronter alors qu’il pourrait encaisser la plus grosse bourse de sa carrière.»
Bermane Stiverne
Le protégé d’InterBox a une autre explication au sujet du refus de son compatriote. «Chez les amateurs, je le mangeais tout rond pendant les séances d’entraînement. J’étais plus rapide et plus agile que lui», a-t-il rappelé.
Malgré un refus de la part de Stiverne, Pascal n’écarte pas la possibilité de monter chez les lourds comme son idole Roy Jones jr d’ici la fin de sa carrière. Un rêve qu’il caresse depuis plusieurs années.
Un retour en juillet ?
Après avoir perdu sa ceinture WBC en janvier, Stiverne est de retour depuis quelques semaines au gymnase.
«J’ai retenu de bonnes leçons de mon duel contre Deontay Wilder, a mentionné le colosse. Je n’aurai plus jamais la même approche et je vois les choses différemment.»
Si tout se déroule comme prévu, il aimerait remonter dans le ring pendant la saison estivale.
«Je vise un combat en juillet, mais je ne sais pas qui j’affronterai, a-t-il expliqué. Je crois que je suis à deux combats d’avoir une autre chance pour un titre mondial.»
Pour ce qui est de Pascal, il souhaite obtenir deux combats d’ici la fin de 2015, soit un pendant l’été et un autre à l’automne. Dans le dossier de la signature d’un contrat avec le réseau américain HBO, les négociations sont toujours en cours.
Une rivalité de longue date
Quand on scrute le cheminement respectif de Bermane Stiverne et de Jean Pascal, on découvre que les deux boxeurs entretiennent une rivalité viscérale depuis plusieurs années.
Le tout a démarré en 2005 quand Pascal et Stiverne ont eu un accrochage verbal et physique durant une fête à laquelle ils prenaient part. Toutefois, l’escarmouche s’était limitée à quelques poussées de part et d’autre.
Par la suite, ils ont eu maille à partir l’un avec l’autre à quelques reprises, notamment durant un gala de boxe qui se déroulait au Casino de Montréal. Depuis ces incidents, «B-Ware» n’est plus capable de voir Pascal en peinture.
«Ça fait longtemps que c’est le cas, a confirmé Stiverne. Il y a des gens qui tolèrent ses niaiseries et il y en a d’autres qui ne sont pas en mesure de le faire.
«Je fais partie de la deuxième catégorie. Il me tape sur les nerfs. C’est dommage, parce que son frère Nicholson Poulard est quelqu’un de remarquable et qui a les deux pieds sur terre.»
On ne se le cachera pas. Les personnalités de Stiverne et de Pascal sont à l’opposé. Ce serait d’ailleurs l’une des causes de leur rivalité de longue date.
«Ça fait partie des raisons. Pour moi, Pascal n’existe pas, a-t-il affirmé. J’ai appris à ne pas regarder ce qu’il fait ou ce qu’il dit. J’ai grandi, en tant qu’individu, à ne pas lui adresser la parole.»
Pascal ne comprend pas
Mis au courant des déclarations de Stiverne, Pascal s’est dit surpris.
«Je n’ai aucun problème avec lui, a souligné l’ancien champion du monde des mi-lourds. Pourtant, quand nous étions chez les amateurs, je prenais sa défense quand il y avait des gens qui lui parlaient dans le dos.»
L’athlète de 32 ans a confirmé qu’il avait eu quelques altercations verbales et physiques avec Stiverne.
«Pendant cinq ou six ans, il déblatérait des choses à mon sujet même si je ne lui avais rien fait, a-t-il raconté. J’ai alors décidé de le confronter et c’est à ce moment qu’on s’est bousculés, mais ça n’a pas été plus loin.
«Je crois qu’il était jaloux et envieux [à cause de] la publicité que je recevais dans les médias québécois, alors qu’il était plus dans l’ombre avec son promoteur Don King.»
Pour le moment, Stiverne et Pascal sont encore loin d’un duel, mais rien ne dit qu’ils ne voudront pas écrire le dernier chapitre de leur histoire commune un jour.
Journal de Montréal