Barack Obama : « Une partie du monde est sur le point de rebasculer vers un ordre ancien, plus brutal »
Invité à Johannesburg par la fondation Mandela à rendre hommage au premier président noir de l’Afrique du Sud, élevé au rang d’icône internationale, Barack Obama s’est posé en rempart de la démocratie et a averti des dangers d’un retour en force de l’autoritarisme. Un exposé qui a pris l’allure d’un véritable cours de relations internationales, dans lequel l’ancien président n’a pas retenu les critiques contre son successeur Donald Trump, sans jamais le nommer, fidèle à son habitude.
« Il y a cent ans, Madiba naissait dans le village de Mvezo. Rien n’aurait pu laisser présager, à ce moment-là, dans cet endroit-là, qu’un jeune garçon noir changerait le cours de l’histoire. L’Afrique du Sud avait déjà commencé à introduire des mesures de ségrégation raciale, un ensemble législatif connu sous le nom d’apartheid. La majorité de l’Afrique, dont le pays de mon père [le Kenya], était sous domination coloniale. Les puissances européennes dominantes, après une horrible guerre mondiale qui a pris fin quelques mois après la naissance de Madiba, considéraient ce continent et ses habitants comme un butin à se partager, un territoire abondant en ressources naturelles et en main-d’œuvre bon marché.
Il serait donc difficile d’exagérer les remarquables transformations qui se sont produites depuis. De plus en plus de peuples, témoins des horreurs du totalitarisme et des massacres perpétrés au cours du XXe siècle, ont imaginé une nouvelle vision pour l’humanité, fondée non seulement sur le principe d’autodétermination, mais aussi sur la démocratie, l’Etat de droit et la dignité inhérente à chaque individu.
Une synthèse tirée de Le Monde par Yacine Diallo pour Journal Guinée