Assassinat d'Elhadj Hassimiou à Kobaya (Conakry) : le témoignage glaçant de ses épouses
Comme annoncé précédemment, un opérateur économique du nom d'Elhadj Hassimiou Diallo a été assassiné dans la nuit du jeudi au vendredi 30 août 2024. Le drame s'est produit dans le secteur 7 du quartier Kobaya, dans la commune de Lambanyi. Après avoir extorqué de l'argent et d'autres biens à leur cible, les assaillants lourdement armés ont tué le père de famille, blessant l'une de ses épouses et laissant les autres sous le choc. Interrogées par un journaliste de Guineematin.com, les deux épouses de la victime ont raconté l'horreur qu'elles ont vécue.
Kadidiatou Diallo, la première épouse d'Elhadj Hassimiou Diallo, raconte : « J'étais dans ma chambre, à l'étage. Je me suis réveillée vers 1 heure, pensant que c'était Mamadou Saliou qui partait, car parfois il restait tard dans la nuit. J'ai entendu des bruits en bas, mais mon cœur me faisait mal. Je suis venue vers l'escalier, j'ai pris du miel et je suis remontée. Ensuite, je me suis rendormie. Mais, c'était comme si quelqu'un m'avait réveillée, j'ai entendu des bruits près de la porte de la boutique. Je suis sortie sur la terrasse, à l'étage, j'ai regardé en bas et j'ai vu qu'ils se déplaçaient dans la cour. Mais, je n'ai pas pu voir combien ils étaient. J'ai crié à l'aide, et ils ont tiré en direction de l'étage. Je suis tombée. J'ai rampé jusqu'à la chambre. Ensuite, j'ai entendu des coups de feu. Je suis descendue, et j'ai découvert que c'était mon mari. Il était déjà mort, » a-t-elle expliqué.
Dans la même veine, Aïssatou Bobo Diallo, la deuxième épouse de la victime, décrit les circonstances dans lesquelles son mari a été assassiné : « Il est revenu de Madina, nous sommes restés ensemble jusqu'à tard dans la nuit ; ensuite, nous sommes allés nous coucher. Plus tard, nous avons entendu des bruits venant des portes. Je lui ai dit qu'ils étaient entrés dans la boutique, il m'a dit oui. Il m'a demandé de lui passer le téléphone pour qu'il appelle Mamadou Saliou. Je ne sais pas s'il l'a appelé ou non. Moi, je me déplaçais un peu à l'intérieur, je suis montée à l'étage et je lui ai dit de ne pas sortir. Je ne sais pas à quelle heure je suis descendue, j'ai pris les enfants pour les enfermer. Puis, je suis descendue et j'ai ouvert la porte. Ils étaient en train de frapper la porte, ils sont entrés avec lui à l'intérieur de la maison. Je n'ai pas pu évaluer leur nombre, mais c'étaient des hommes armés. Ils m'ont demandé de donner l'argent, j'ai dit que c'était dans la boutique et l'un d'eux a dit de lui tirer dessus. Lorsque j'ai donné l'argent, ils ont tiré sur lui et il est tombé. Je suis allée chercher ma sœur à l'étage. Quand nous sommes revenues, nous avons constaté qu'il était mort. Depuis qu'ils ont tiré sur lui, ils n'ont rien fait par la suite. Lorsque je suis sortie, en arrivant au niveau des escaliers, ils ont dit que si je sortais, ils allaient me tuer. Je ne sais pas si les portes ont été enfoncées ou non. Nous demandons aux autorités de protéger les citoyens de la Guinée. Du fond de mon cœur, je lui pardonne », a-t-elle indiqué.
Pour sa part, Mohamed Kinifi Barry, chef du secteur 7, a déclaré que ce sont des hommes en tenue militaire qui ont commis cet acte.
« C'est à 04 heures du matin, au moment où l'appel du muezzin se faisait, que j'ai reçu un appel téléphonique m'informant qu'ils avaient tué Elhadj Hassimiou. J'ai enquêté dans le voisinage, certains m'ont dit que les bandits avaient barré toutes les issues. Ils portaient des tenues militaires, selon les explications. Après, j'ai appelé les autorités pour qu'elles viennent nous aider à mener les enquêtes. Nous n'avons pas l'habitude de voir ce genre de choses ici, venir jusqu'à tuer quelqu'un ; mais, ils ont l'habitude de venir voler dans le quartier. Au moment où ils sont venus, il faisait noir, ils étaient environ 11, tous cagoulés. On m'a dit aussi qu'ils avaient laissé leur véhicule plus loin et qu'ils étaient venus à pied. Elhadj Hassimiou, on faisait tout ensemble, c'était quelqu'un qui aimait la religion, il faisait beaucoup de sacrifices. Je le connaissais pour ça. Que Dieu lui pardonne », a déclaré monsieur Barry.