Projet d’adduction d’eau en Haute et Guinée Forestière : adoption d’un accord de prêt entre la Guinée et la Banque de la CEDEAO
Le 23 octobre 2024, la plénière du Conseil National de la Transition (CNT) a examiné et débattu de l’accord de prêt entre la République de Guinée et la Banque d’Investissement et de Développement de la CEDEAO. Ce prêt, d’un montant total de 35,4 millions de dollars, vise à financer un projet majeur de construction de 150 forages équipés de pompes manuelles et de 100 systèmes d’adduction d’eau potable dans les régions de la Haute Guinée et de la Guinée Forestière.
Ce projet, élaboré en partenariat avec la banque, a pour objectif principal d’améliorer les conditions de vie des populations rurales et périurbaines en garantissant un meilleur accès à l’eau potable. Grâce à la construction de ces infrastructures, environ 645 000 personnes, dont plus de la moitié sont des femmes, bénéficieront directement des forages et des systèmes d’adduction d’eau potable. Le projet devrait combler 11,21 % du déficit en eau potable dans ces régions, conformément aux Objectifs de Développement Durable (ODD).
Le projet comprend également plusieurs volets stratégiques, tels que des études techniques, la construction des infrastructures et des mesures d’accompagnement pour renforcer les capacités des acteurs locaux dans la gestion des ouvrages. Il est également prévu de construire 250 latrines publiques et de mettre en place des programmes d’éducation sanitaire pour sensibiliser les populations bénéficiaires.
Lors des débats, des inquiétudes ont été soulevées par les conseillers sur la prolifération des forages dans le pays, le coût élevé des infrastructures et la gestion des projets antérieurs. La répartition des infrastructures a aussi été un point central des discussions.
Par exemple, Kankan, Siguiri et Beyla recevront chacune 10 adductions d’eau potable, tandis que Dabola, Faranah et Kouroussa en recevront 5 à 6. Les préfectures comme Macenta et N’Zérékoré, qui ne bénéficieront pas de forages, auront tout de même des systèmes d’adduction d’eau potable. Au total, le projet vise à créer l’équivalent de 2 000 points d’eau pour la population.
Le CNT a recommandé une gestion rigoureuse des fonds alloués, le respect des normes environnementales et la promotion de l’expertise locale dans l’exécution du projet. La commission du plan, des affaires financières et du contrôle budgétaire a également insisté sur la nécessité de prévoir des crédits supplémentaires dans la loi de finances 2025 pour garantir la contribution de l’État guinéen au projet.