Séisme: 18 alpinistes tués sur l’Everest, les survivants racontent

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Le séisme au Népal et les répliques qui ont suivi ont fait des victimes jusque sur les pentes de l’Everest : 18 alpinistes ont été tués dans une avalanche déclenchée par le tremblement de terre qui a fait également 60 blessés sur le versant népalais du Mont-Everest.

Ara Khatchadourian, alpiniste français, a eu de la chance. Il était dans le camp de base situé sur le versant nord de l’Everest, lorsque le séisme a frappé. « J’étais en train de déjeuner, quand le sol s’est mis à trembler. Il y a eu beaucoup de chutes de cailloux et de rochers qui se décrochaient au-dessus du camp de base », raconte l’alpiniste, joint par RFI. Il raconte également comment il a ressenti, lui aussi, les répliques qui ont suivi, notamment ce dimanche matin.

Mais dans ce camp de base situé côté chinois, situé à 5200 mètres d’altitude, le séisme a certes été impressionnant, mais il a été moins violent que sur le versant népalais. « De ce côté-ci de l’Everest, le côté nord, il n’y a pas eu d’accident. Le problème, c’est que l’on n’a pas d’information. Ça vient goutte à goutte, sur les téléphones », explique Ara Khatchadourian, qui estime qu’une opération de rapatriement n’est pas nécessaire pour sortir les alpinistes.

Accident le plus meurtrier sur l’Everest

De l’autre côté de la montagne, par contre, le séisme a été meurtrier. Une avalanche déclenchée par le séisme a détruit le camp de base situé à environ 5 500 mètres d’altitude. 18 personnes ont été tuées, et une soixantaine d’autres blessées. C’est l’accident le plus mortel sur le Mont-Everest, déjà frappé l’an dernier par une avalanche meurtrière qui a tué 16 sherpas népalais au camp de base.

 Kanchaman Tamang, un cuisinier népalais employé par une agence britannique spécialisée dans ce type de voyages sportifs extrêmes, était déjà là lors de cette précédente avalanche. « J’étais dans la tente des repas quand l’avalanche a frappé. La tente a carrément volé », a-t-il raconté à Ammu Kannampilly, journaliste à l’Agence France-Presse qui était en reportage au même moment au camp de base.

« Après le désastre de l’année dernière, je n’étais pas inquiet. J’ai même raconté à ma famille que je travaillais au camp de base et que j’étais en sécurité. (…) La saison est terminée, les chemins sont détruits. Je ne crois pas que je reviendrai l’année prochaine. Cette montagne, c’est trop de douleur. »

« J’ai couru, couru, et la vague, semblable à un immeuble blanc de 50 étages, m’a aplati. J’ai essayé de me relever et elle m’a aplati à nouveau », raconte pour sa part George Foulsham, biologiste de Singapour. « Je n’arrivais plus à respirer, je croyais être mort. Lorsque je me suis finalement relevé, je n’arrivais pas à croire que la vague était passée sur moi et que j’étais quasiment indemne. »

Sur les réseaux sociaux, Jim Davidson, un alpiniste américain, a délivré plusieurs messages, à la fois pour rassurer sur sa situation et celle des alpinistes avec lesquels il se trouvait et pour raconter. L’un des hauts dirigeants de Google, Dan Fredinburg n’a pas eu cette chance ; membre de l’expédition, il fait partie des milliers de morts du séisme.