Nos routes ou le chemin de la mort. ( Par Ibrahim Kalil DIALLO)

On peut ne pas avoir une activité génératrice de revenus. Mais, on ne peut pas ne pas circuler ! Aller au marché, au travail, rendre visite à un malade.
Aller saluer un décès ou encore se déplacer d’une localité à une autre.
Voici quelques éléments parmi tant d’autres qui nous amènent dans la circulation.
En Guinée, comme dans de nombreux pays pauvres, le moyen de transport le plus utilisé reste encore la route.
Nos routes sont inondées d’engins de tous genres.
Des engins pour la plupart vétustes.
Outre la vétusté des moyens de déplacement, il y a ceux là même qui les utilisent.
Les conducteurs qui, pour la plupart ignorent les aspects basiques de la circulation.
Car ayant appris à conduire dans un cadre purement informel.
Ces gens représentent la plus grande proportion des usagers de la route.
C’est pour toutes ces raisons que circuler en Guinée est un risque permanent.
Il suffit de vous mettre dans la circulation routière pour s’en rendre compte.
Le manque de courtoisie, l’insolence, sans compter les trafics d’influence.
A Conakry par exemple tout le monde est pressé et finalement personne ne bouge.
Les énormes embouteillages illustrent parfaitement cette réalité.
En rase campagne, c’est tout autre chose.
Comme dans une jungle, chacun se croit tout permis.
Excès de vitesse, dépassement défectueux ou troisième position avec à la clé, des surcharges.
Dans de telles conditions, la moindre défaillance devient fatale.
Combien de Guinéens meurent sur nos routes à cause du mauvais comportement de nos chauffeurs?
Ces victimes de l’accident entre Kindia-Mamou, ont eu pour seul tord de s’être embarqués dans ces véhicules.
Inutiles de chercher les causes, tout le monde est coupable.
Chauffer, policiers, gendarmes et même les passagers avec au sommet, nos autorités.
Dans un pays où la mort est banalisée, difficile de changer les choses.
Quand il y a des cas graves, on se borne à faire des discours et prendre des mesures sporadiques.
Et basta. C’est ça la vérité.
Personne n’est épargné.
En Guinée sortir chez soi et rentrer sans être ramasser par un chauffard, relève d’une chance extrême.
Parce que tout simplement, nos routes sont aussi le chemin de la mort.
Et ça, c’est dommage.
Ibrahim Kalil DIALLO
Journaliste