Ibrahima Kalil Diallo : « Pourquoi j’ai choisi de m’engager en politique »
Conakry – Ibrahima Kalil Diallo a décidé de ranger sa plume de journaliste et son micro pour se consacrer à la politique. Dans cet entretien, cet ancien professionnel des médias partage les raisons de son engagement et ses ambitions pour l’avenir.
Pourquoi avoir choisi de vous engager en politique ?
Ibrahima Kalil Diallo : Merci pour cette question pertinente. Aujourd’hui, beaucoup de jeunes s’investissent en politique, une tendance que j’observe depuis des années. Pendant plus de 13 ans, j’ai analysé les obstacles qui freinent le progrès de notre pays.
Malgré les efforts entrepris, nous stagnons face à des divisions persistantes et à une monopolisation du pouvoir. En tant que journaliste, j’ai toujours cherché à dénoncer et à sensibiliser l’opinion publique. Cependant, après des années d’observation, j’ai compris qu’il ne suffit pas de critiquer. Pour provoquer un réel changement, il faut agir concrètement. C’est pourquoi j’ai choisi de devenir un acteur du changement, en influençant directement les décisions politiques pour le bien de notre nation.
Quels sont vos moyens pour mener cet engagement ?
Mon principal atout réside dans les ressources humaines. Nous avons constitué une équipe compétente et passionnée, prête à œuvrer pour le progrès du pays. Contrairement aux idées reçues, l’argent n’est pas le moteur initial ; ce sont les idées qui attirent les ressources financières.
Notre mouvement propose des solutions innovantes pour sortir la Guinée de l’impasse. Je m’appuie également sur ma détermination, mon courage et mon engagement pour persévérer. De nombreux leaders mondiaux ont commencé avec peu de moyens, mais leurs projets ont su convaincre des soutiens. Nous suivrons cette voie en restant fidèles à nos valeurs.
Que pensez-vous de la transition actuelle ?
La transition en cours est, selon moi, décevante. Les dirigeants qui ont pris le pouvoir le 5 septembre 2021 avaient promis d’instaurer une véritable démocratie et d’organiser des élections libres et transparentes. Mais ces promesses n’ont pas été tenues.
Aujourd’hui, nous assistons à une restriction accrue des libertés fondamentales, bien pire qu’auparavant. Les raisons invoquées pour justifier ce coup d’État semblent désormais infondées. Les libertés sont confisquées, des citoyens sont enlevés, les médias réduits au silence, et la peur s’installe. La transition a trahi ses engagements, plongeant le pays dans une incertitude croissante.
Que comptez-vous faire pour changer la situation ?
Notre priorité est de sensibiliser les Guinéens à l’importance de l’unité autour de valeurs communes. Nous devons mobiliser nos forces pour résister à la montée de l’autoritarisme et restaurer la démocratie. La passivité ne peut nous mener nulle part. Il est crucial de se rassembler pour protéger les intérêts des générations futures et empêcher que le pays ne tombe sous la coupe d’intérêts égoïstes.
Envisagez-vous de rejoindre une coalition ou un parti politique ?
Pour l’instant, nous avons fondé un mouvement politique indépendant afin de faire entendre notre voix de manière autonome. Cependant, nous restons ouverts à toute initiative visant à bâtir une démocratie durable et représentative en Guinée. Nous soutiendrons toute alliance partageant cette vision et défendant nos valeurs communes.