Guinée : Polémique autour du Prytanée militaire – les élèves franco-arabes toujours écartés

Guinée : Polémique autour du Prytanée militaire – les élèves franco-arabes toujours écartés

Créé en 2022 par le CNRD, le Prytanée militaire sélectionne chaque année les meilleurs élèves issus des établissements d’enseignement général. Ce vendredi 13 septembre 2025, la quatrième promotion a été accueillie. Mais, une fois encore, les lauréats venus des écoles franco-arabes n’ont pas été admis.

Lors d’une conférence de presse, le Syndicat national de l’éducation franco-arabe de Guinée a dénoncé cette mise à l’écart. Son secrétaire général a rappelé que l’école militaire devrait accueillir les cinq meilleurs élèves de chaque région, commune et préfecture du pays. Pourtant, depuis sa création, aucun élève issu du système franco-arabe n’a eu accès au concours.

Des démarches avaient pourtant été entreprises auprès des autorités concernées. Des promesses auraient même été faites pour que, cette année, ces élèves puissent participer. Mais au dernier moment, l’exclusion a été confirmée. « Ces enfants, dont certains viennent de loin, n’ont commis qu’un seul ‘crime’ : être bilingues, parler le français et l’arabe », a regretté le syndicat.

Le constat est lourd : plus de 26 000 élèves issus du système franco-arabe se voient ainsi privés de leurs droits. Pourtant, ce type d’enseignement représente plus d’un cinquième de l’éducation nationale guinéenne.

La secrétaire chargée des affaires féminines du syndicat a rappelé les chiffres de l’année scolaire écoulée : plus de 26 000 candidats au Certificat d’études élémentaires, dont plus de 8 000 filles, avec un taux de réussite supérieur à 56 %. Malgré ces résultats, ces élèves n’ont toujours pas accès au Prytanée militaire, ni en Guinée ni à l’étranger.

Le syndicat demande donc que, dès 2025, les lauréats des écoles franco-arabes puissent concourir à égalité avec les autres. Une telle mesure favoriserait la diversité linguistique et culturelle du pays et renforcerait la cohésion nationale.

« Ceux qui organisent cette exclusion vont à l’encontre de la vision inclusive du chef de l’État. Nous appelons les plus hautes autorités à mettre un terme à cette discrimination », a conclu le syndicat.