Droits humains : la Guinée doit poursuivre ses "efforts"
La Guinée participera au Sommet de la Francophonie, prévu en France les 4 et 5 octobre, après la levée de sa suspension. Elle est invitée à poursuivre ses efforts dans le domaine des droits humains.
La Guinée retrouve sa place au sein de l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF). Dans un communiqué publié le mercredi 25 septembre, l’institution a annoncé la "levée totale de la suspension" de la République de Guinée, décidée après le coup d'État de septembre 2021 mené par le Général Mamadi Doumbouya.
La décision a été prise lors d'une session extraordinaire du Conseil permanent de la Francophonie, présidée par la Secrétaire générale de l'OIF, Louise Mushikiwabo. Cette mesure permettra aux autorités de Conakry de participer pleinement au Sommet de la Francophonie prévu en France début octobre.
Cette décision s’inscrit dans le cadre d’un mécanisme de suivi et d’évaluation adopté en juin dernier, visant à rétablir progressivement la participation des États suspendus, en fonction des progrès réalisés dans la restauration de l’ordre constitutionnel et le respect des droits et libertés. L'OIF a souligné que la Guinée devait impérativement "poursuivre ses efforts" en matière de droits et de libertés.
Depuis la prise de pouvoir par la junte en septembre 2021, la répression des voix dissidentes et des médias s'est intensifiée en Guinée. Le Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC), un des rares mouvements de la société civile à dénoncer la dégradation des droits humains et l’augmentation du coût de la vie, a été dissous par les autorités militaires.
Aujourd'hui, les acteurs politiques et de la société civile hésitent à s’exprimer par crainte de représailles. Des militants des droits humains, arrêtés en juillet 2024, sont portés disparus, ce qui a poussé leurs camarades à internationaliser leur lutte contre la junte.
L’OIF a accompagné la Guinée dans son processus de transition à travers une expertise multisectorielle couvrant des domaines comme la rédaction d’une nouvelle Constitution et la réforme de l’organe électoral.
Alors que la communauté internationale avait recommandé à Mamadi Doumbouya de se retirer, ce dernier semble désormais vouloir rester à la tête du pays. Ses partisans se sont prononcés en faveur de sa candidature à l’élection présidentielle, bien que la charte de transition l’interdise.